JE VOUS AVAIS MANQUÉ - Arnaud Montebourg ne sera pas resté silencieux très longtemps. Viré du gouvernement fin août après avoir un peu trop titillé François Hollande et Manuel Valls, l'ex-ministre de l'Économie a accordé une interview au magazine Les Inrockuptibles, un échange qu'il partage avec l'économiste Thomas Piketty.
Montebourg revient d'ailleurs sur ce renvoi de Valls I. Il en parle comme de sa "rupture avec le gouvernement". Surtout, désormais libre de parler – il se bridait un peu quand il était ministre - l'ancien patron de Bercy étrille la politique menée en France :
La vérité est que les Français ont voté pour la gauche et qu'ils se retrouvent avec le programme de la droite allemande.
Un peu plus loin, Arnaud Montebourg se fait quand même plus précis. Il reproche au gouvernement sa "grande constance dans l'erreur". Surtout, il cible les choix de François Hollande, coupable à ses yeux de mener une politique d'austérité :
La politique de rétablissement des comptes publics a été trop brutale, trop rapide, elle n'a pas été comprise car non discutée pendant la campagne présidentielle. Elle a conduit à aggraver [...] la situation économique au lieu de l'améliorer. […]
La loi de finances, qui engage une vraie politique d'austérité, est l'un des motifs de ma rupture avec le président.
Las, après s'être "battu pendant deux ans", Arnaud Montebourg en a eu marre. On croirait presque que c'est lui qui a claqué la porte, épuisé d'essayer de convaincre un président qui passait son temps à balayer "d'un revers de main" ses arguments pour changer de politique. Enfin, c'est l'avis de Montebourg.
Encore ministre, dans un reportage d'Envoyé spécial, sur France 2, Arnaud Montebourg critiquait face caméra la méthode présidentielle. "Je lui dis tout moi… Mais il n'écoute pas. Ce n’est pas grave, il fait ce qu'il veut", commentait-il.