Pour Christian Paul, les "frondeurs" du PS ont eu raison contre François Hollande et le gouvernement

Publié à 11h36, le 12 août 2014 , Modifié à 11h40, le 12 août 2014

Pour Christian Paul, les "frondeurs" du PS ont eu raison contre François Hollande et le gouvernement
Christian Paul, en 2011. © Maxppp.

C'EST QUI QUI AVAIT RAISON ? - En guise de cadeau d’anniversaire de 60 ans à François Hollande, le député PS Christian Paul s’est fendu d’une tribune sur Rue89 pour rappeler les préconisations économiques de "l’Appel des 100" et affirmer qu’ils avaient raison dans leur analyse.

C’est la censure partielle du pacte de responsabilité, dans son volet social, par le Conseil constitutionnel qui permet à cet élu proche de Martine Aubry de jouer la petite chansonnette du "on vous l’avait bien dit". "Ceux qui, au sein de la majorité, manifestent leur désaccord avec les choix de l’exécutif n’ont évidemment pas inventé ou proposé la mesure invalidée de baisse des cotisations salariales", écrit-il, critique.

Rappelant d’emblée que "le pacte de responsabilité, si on ne le révise pas sans tarder, est mort-né" et qu’il leur paraissait "déséquilibré dès l’origine", Christian Paul lance encore :

Les prévisions nationales comme les risques de déflation en Europe nous donnent raison, hélas. Après une faible reprise au premier trimestre 2014, l’économie de la zone euro est à l’arrêt. (…) Ce procès en bricolage des cotisations sociales, qui vient maintenant de partout, nous l’avons anticipé.

Alors, détaillant les propositions économiques des "frondeurs" du PS, qui demandent une réorientation de la politique économique du gouvernement de Manuel Valls, Christian Paul insiste sur la mesure phare que lui et ses acolytes proposent : rendre la CSG progressive.

Après que Jérôme Guedj a convoqué François Hollande et Jean-Marc Ayrault pour demander une nouvelle fois une remise à plat de la fiscalité, Christian Paul rappelle que cette "proposition centrale de l’appel des 100 était, et demeure, d’engager la baisse des taux de CSG" :

Effet économique, efficacité sociale se conjuguent ainsi avec l’amorce d’une réforme fiscale que la France devra tôt ou tard réussir (et le Conseil constitutionnel valider). Le plus tôt sera le mieux.

Aussi ajoute-t-il :

Rendre la CSG progressive permettra de faire bénéficier les ménages les plus modestes et les classes moyennes de gains importants de pouvoir d’achat.

Sera-t-il entendu alors que Bercy et le gouvernement cherchent comment remplacer la mesure pour les plus modestes retoquée par les Sages ?

[BONUS] La réponse à Hollande

D’après Le Point, François Hollande, au détour d’une conversation privée, a mis au défi les frondeurs :

Quand on mène la fronde, il faut gagner la guerre.

Une petite phrase qui n’a pas plu aux "frondeurs" et à laquelle Christian Paul répond, en toute fin de sa tribune. Prenant des pincettes – "on prête au président cette phrase" – le député de la Nièvre dit vouloir "croire le président trop averti pour l’avoir ainsi prononcée". Et ajoute, en guise de réplique, sans chercher ni la confrontation ni le rapport de force :

Il ne s’agit, au moment où nous sommes ni de fronde, ni de guerre. Plus gravement, il doit savoir qu’il ne réussira pas sans nous, ni nous sans lui.

Du rab sur le Lab

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