EXTRÊME CENTRE – Jean-Christophe Lagarde est centriste. Cela suppose un certain don pour l'équilibrisme. Mais, sur ce terrain, le président de l'UDI est un maître. Il le prouve ce mardi 17 mars sur le plateau d'iTÉLÉ où il est interrogé sur les attaques lancées par Manuel Valls à l'adresse de Nicolas Sarkozy, lundi 16 mars, lors de son meeting à Évry.
Le député-maire de Drancy est on ne peut plus clair. Ces piques du Premier ministre contre l'ex-président de la République, c'est mal. "J'ai franchement eu l'impression d'un affrontement personnel assez ridicule", dénonce le centriste, expliquant que cela n'avait rien à voir, mais alors rien du tout, avec les élections départementales. Il dit :
Cet affrontement à distance n'a aucun intérêt. J'attire l'attention des Français sur le fait que les gens que vous allez élire les 22 et 29 mars sont des gens qui pendant six ans vont gérer l'aide à vos parents quand ils sont dépendants, les collèges de vos enfants, le RSA, la ruralité qui est fortement attaquée par ce gouvernement. Donc l'affrontement pré-présidentiel, il est - pardon de vous le dire M. Toussaint - décalé par rapport à la réalité de ces élections.
Pour Jean-Christophe Lagarde, l'argumentaire se tient tant que cela concerne les attaques de Manuel Valls contre Nicolas Sarkozy. En revanche, il n'est plus du tout valable quand il faut commenter les attaques de Nicolas Sarkozy contre Manuel Valls.
Bruce Toussaint fait alors remarquer à Jean-Christophe Lagarde que sa critique adressée au Premier ministre s'applique aussi à l'ex-président. Pas du tout, rétorque le chef de l'UDI, expliquant que Nicolas Sarkozy "critiquait l'action d'un gouvernement". Il ajoute :
Ça ne fait pas de mal à la politique française. Je vais vous dire une chose : ce qui était extrêmement désagréable ces derniers jours, c''est que depuis dix jours M. Valls ne parle exclusivement, quotidiennement, obsessionnellement, que de l'extrême droite, avec un calcul cynique que je dénonce.
Et Jean-Christophe Lagarde d'affirmer que, ce faisant, Manuel Valls cherche à éviter tout débat avec l'opposition.
Comme avec les chasseurs, on a donc les bonnes et les mauvaises attaques. D'un côté, un politique critique un autre politique, c'est une mauvaise attaque. De l'autre, un politique critique un autre politique, c'est une bonne attaque.
Lundi 16 mars, Manuel Valls a clairement visé Nicolas Sarkozy, lors de son meeting à Évry. "Nicolas Sarkozy m'a demandé de garder mes nerfs, c'est un spécialiste de la question, a lancé le Premier ministre. Mais, quand il est incapable de choisir entre l'extrême droite et les républicains, entre le Front national et la gauche, il démontre que, non seulement il n'a pas de nerfs, mais qu'il n'a ni colonne vertébrale ni convictions."
Le même soir, à Palaiseau, Nicolas Sarkozy a, lui, ciblé Manuel Valls. "Il faut voir comment il parle de sa peur, monsieur Valls. Eh bien, j'aimerais pas être à sa place, a tonné l'ex-président. La vérité c'est que la France n'est plus gouvernée, puisque monsieur Valls préfère l'excès des mots, des postures, des états d'âme ! Là où les Français attendent désespérément du sang-froid, de l'action et des résultats !"