Jean-Luc Mélenchon est heureux. Ce samedi 31 janvier, l'ancien coprésident du Parti de gauche est à Madrid, en Espagne, pour participer à la manifestation contre l'austérité organisée par le parti Podemos. Là-bas, dans la capitale espagnole, l'ancien candidat à la présidentielle sourit.
Podemos en Espagne, Syriza en Grèce, Jean-Luc Mélenchon aimerait que les Français s'inspirent de leurs voisins européens et choisissent la gauche de la gauche plutôt que l'extrême droite. Invité sur iTÉLÉ, il répète ce souhait. Il évoque d'abord sa meilleure ennemie – Marine Le Pen - et sa capacité à maintenir la dynamique.
"Je ne crois pas que les Français voient leur vote comme une régression. Nous devons respecter leur manière de penser", commence Jean-Luc Mélenchon. Marine Le Pen "a gardé sa dynamique en sa faveur, c'est-à-dire qu'aux élections européennes elle a regroupé 4 millions sur 6. Mais ce n'est pas 12, ce n'est pas 15 millions", ajoute-t-il.
Car, si le Parti de gauche n'est pas Syriza ou Podemos, c'est aussi, selon Jean-Luc Mélenchon, la faute à "tout un système qui indique aux Français que la manière de protester c'est de voter Le Pen". Il précise :
"Je crois que vous ne vous rendez pas compte de l'impact qu'ont des sondages bidons, des unes placardées sur tous les kiosques du pays qui indiquent que c'est elle la solution. Alors les gens simples se disent : 'elle, elle va mettre de l'ordre'. Naturellement non, elle est le diable de confort de la situation.
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Et Jean-Luc Mélenchon d'imaginer le pire si jamais le Front national accède aux plus hautes responsabilités. "L'histoire est faite par les peuples eux-mêmes. Les Français sont responsables de leurs actes", note-t-il. Il ajoute :
"Le pire de leurs actes […] est d'installer quelqu'un qui va plonger notre pays dans un chaos et une guerre civile dont personne n'a idée aujourd'hui. Avoir pour programme la chasse aux étrangers, ce n'est pas un programme qui permet autre chose que la guerre civile.
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Il parle de guerre. Jean-Luc Mélenchon évoque aussi la dette grecque et le "nein" d'Angela Merkel à un effacement des créances d'Athènes. "Que faut-il pour que le gouvernement allemand comprenne qu'une époque est terminée ?" s'interroge l'ancien coprésident du Parti de gauche.
Puis, se référant au succès de Syriza en Grèce et à la percée de Podemos en Espagne, il assène :
"Je pense que dans toute l'Europe on est en train de passer de la résistance à la libération, elle [Angela Merkel] ferait bien de s'en souvenir.
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