Pour critiquer la légalisation du cannabis, le député apparenté FN Gilbert Collard ressort la comparaison avec les "salles de viols"

Publié à 10h34, le 10 février 2015 , Modifié à 11h03, le 10 février 2015

Pour critiquer la légalisation du cannabis, le député apparenté FN Gilbert Collard ressort la comparaison avec les "salles de viols"
Gilbert Collard © SYLVAIN THOMAS / AFP

Quand Gilbert Collard est fier d’une de ses formules, il n’hésite pas à la réutiliser. Et à la réutiliser encore. Pour critiquer le front républicain, le député Rassemblement Bleu Marine exhume ainsi régulièrement le discours polémique du "bruit et l’odeur" prononcé par Jacques Chirac en juin 1991. Lorsqu’il s’agit de drogue, c’est une autre comparaison que l’élu du Gard ressort de manière quasi-pavlovienne : "la salle de viol".

Au mois de février 2013, alors que l’expérimentation d’une salle de shoot à Paris vient d’être autorisée à Paris, le député apparenté FN expérimente la formule pour la première fois  sur le plateau de "La Matinale"  de Canal+ :

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On n'a qu'à répertorier tous les actes de délinquance auxquels on n'arrive pas à trouver de solution et puis on fait des salles de viol, des salles de crime, des salles de vol. Comme ça, on saura où il faut mettre les viols, les vols et les crimes.

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Voir le passage isolé par Francetvinfo :

Lundi 9 février, Gilbert Collard est l’invité d’ITELE, quelques heures après que des  tirs de Kalachnikov ont visé la police dans le quartier de la Castellane à Marseille. Le député développe ses propositions pour lutter à "coup de matraque" contre la délinquance et les "zones de non droit" qui se sont développées, selon lui, dans les banlieues françaises. Laurence Ferrari l’interroge alors sur la pertinence d’une légalisation du cannabis pour mettre fin à l’économie souterraine qui peut exister dans ces quartiers. L’occasion est trop belle pour le député RBM qui ressort aussitôt son expression fétiche :

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Mais non ! Alors on va organiser des salles pour violeurs ? On délire dans ce pays. C’est pas parce qu’un délit, on n’arrive pas à le réprimer qu’on le légalise. Sinon on va tout accepter. Pour ceux qui conduisent en état d’ivresse,  on va mettre des salles de biberons de vin rouge.

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Et de poursuivre :

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On lance des messages à la délinquance. On va légaliser le cannabis, alors pourquoi pas la prostitution ? Pourquoi pas le trafic de drogue ? La vérité c’est qu’on aurait dû imposer depuis longtemps la force de la loi.

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Voir la vidéo isolée par le Lab:


La légalisation du cannabis est en débat au Sénat depuis que l’écologiste Esther Benbassa a déposé une proposition de loi visant à autoriser son "usage contrôlé", le 28 janvier. Le gouvernement s’est lui toujours dit défavorable à la dépénalisation du cannabis depuis son investiture. Dans un rapport parlementaire , présenté fin novembre à l'Assemblée nationale, la député PS Anne-Yvonne Le Dain préconisait pourtant la légalisation du cannabis, seul moyen d'en minimiser les dommages selon elle.

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