COMMUNICATION – Changer le nom d'un parti, certains y pensent à droite, voire même encore plus à droite qu'à droite. Certains y pensent aussi à gauche. Et puis il y a ceux qui sautent le pas et modifient pour de vrai l'intitulé de leur mouvement.
C'est le cas de Debout la République, le parti créé par Nicolas Dupont-Aignan. Mi-octobre, l'ancien candidat à l'élection présidentielle a annoncé le changement de nom de son mouvement en Debout la France. Invité ce samedi 27 décembre sur iTÉLÉ, Laurent Jacobelli, délégué national du parti en charge de la communication, explique ce qui se cache derrière cette évolution. Et ce n'est pas très réjouissant. Il dit :
"Simplement, on a fait le constat qu'aujourd'hui ce n'est plus la République qui est en danger, c'est la France, la France en tant que nation, en tant qu'entité. Et c'est pour ça qu'on a voulu envoyer cet appel aux Français : Debout la France. Rejoignez-nous, engagez-vous pour défendre cette belle idée qu'est la France.
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Pour préciser en quoi la France est "en danger", Laurent Jacobelli évoque la perte de souveraineté du pays, l'un des mantras de Nicolas Dupont-Aignan. "Aujourd'hui la France n'est plus qu'une partie de l'Union européenne soumis à d'autres lois, à d'autres budgets, à une autre monnaie, à d'autres politiques, détaille-t-il. L'idée même de France en tant que pays souverain est un peu en danger."
Mais ce n'est pas pour autant que Laurent Jacobelli est pessimiste quant à l'avenir de son pays. "On croit en la France", lance-t-il, fustigeant "ce french bashing dont on parle toujours". Du coup, l'ancien candidat aux européennes en profite pour attaquer le gouvernement en général et Manuel Valls en particulier, pourtant en pointe contre le french bashing. Il ajoute :
"Plus il sera au pouvoir, plus on pourra faire du french bashing. Non, nous on croit à l'avenir de la France, on est très optimiste. On pense que si on change de politique, qu'on redonne aux Français le pouvoir de décider, eh bien la France peut s'en sortir : elle a tous les atouts pour ça.
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[BONUS TRACK] Comme de Villiers
Même s'il s'est retiré de la vie politique, Philippe de Villiers reste l'une des grandes figures souverainistes. Rien d'étonnant donc à ce que Laurent Jacobelli reprenne sans le citer l'un des arguments de l'ancien président du conseil général de Vendée. Il estime :
"On fait un peu aujourd'hui du citoyen un pur consommateur : il n'a plus d'origine, il n'a plus de sexe, il n'a plus de culture. Il est juste là pour consommer. Nous les gaullistes, les jeunes gaullistes, d'abord ils ont un sexe, une culture et ils savent d'où ils viennent.
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Peu ou prou ce qu'avait déclaré Philippe de Villiers mi-novembre sur BFMTV. "Je me désole de l'idée qu'on est en train de fabriquer – et je pèse mes mots – un petit Français qui sera demain une sorte de consommateur à l'américaine, élevé dans l'hédonisme, le consumérisme, une sorte de petit consommateur asexué et apatride", avait déclaré l'ancien candidat à la présidentielle.