Réduction de la part du nucléaire : Ségolène Royal et Manuel Valls ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde

Publié à 12h09, le 25 février 2015 , Modifié à 12h54, le 25 février 2015

Réduction de la part du nucléaire : Ségolène Royal et Manuel Valls ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde
Manuel Valls et Ségolène Royal n'ont * pas tout à fait * la même vision du projet de loi de transition énergétique. © PATRICK KOVARIK / AFP

On le sait, le Sénat a largement modifié le projet de loi de transition énergétique adopté en première lecture par les députés en octobre 2014. Parmi les changements apportés par les sénateurs : la part du nucléaire dans la production électrique française. Dans le projet de loi de la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, celle-ci devait passer de 75% à 50%, d’ici à 2025 – promesse de campagne du candidat Hollande en 2012 (voir page 28). Après le passage du texte à la chambre haute, il n’y a plus d’échéance précise. Comme le relève Le Monde, il s’agit désormais uniquement de "viser à terme" ce pourcentage, sans qu'aucun calendrier spécifique ne soit fixé.

Pour autant, cela ne change pas grand chose selon Ségolène Royal. Invitée de BFM-TV, lundi 23 février, la ministre de l'Écologie assure que quand bien même "le Sénat a changé la date de 2025", la réduction de la part du nucléaire dans l'énergie française reste assurée par l'augmentation, en parallèle, de celle des énergies renouvelables, prévue dans le projet de loi. Elle explique:

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La date pour l’instant, en effet, n’est plus précisée. La date c’était à l’horizon 2025. Mais d’une certaine façon, elle se trouve quand même dans cette loi, puisque ce qui a été voté également, c’est la part de 40% d’énergie renouvelable dans l’électricité en 2030. Donc vous voyez qu’on n’est pas loin. Donc arrêtons de polémiquer. 40% d’énergies renouvelables en 2030, on n’est pas loin du mécanisme.

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Un passage en vidéo ici (à partir de 14 minutes 45):


Des propos légèrement différents de ceux tenus par... Manuel Valls. Comme le rappelle le député écologiste Denis Baupin, le Premier ministre avait renouvelé, il y a un peu plus d'une semaine, l’engagement du gouvernement à réduire la part du nucléaire dans la production énergétique française. C’était le 12 février au colloque annuel du Syndicats des énergies renouvelables. Devant 1200 personnes réunies à la maison de l’UNESCO, le chef de gouvernement avait déclaré:

 

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Nous avons fixé un objectif pour 2025 : 50% de nucléaire dans notre production électrique et c’est cet objectif là que nous devons atteindre.

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Voir l'extrait en vidéo (a partir de 15 min 30):



A quelques jours d'intervalle, la ministre de l'écologie corrige donc les propos du chef du gouvernement.

La réduction de la part du nucléaire dans la production électrique française semble une promesse bien difficile à mettre en oeuvre. Déjà en 2013, l'ancienne dirigeante d'Areva, Anne Lauvergeon, estimait sur France Inter qu'on ne pouvait pas "se permettre de passer de  75% d'énergie nucléaire à 50% d'ici à 2025, comme il a été annoncé." Des propos qui avaient forcé l'entourage du Président à réaffirmer qu'il respecterait ses promesses électorales. Puis, c'était Libération qui révélait que le gouvernement cherchait à reporter à 2028 l'objectif de baisse du nucléaire. Et enfin Le Monde, qui détaillait "les manœuvres de l'Elysée" sur le nucléaire, et notamment celle de ne privilégier qu'une baisse "relative" du nucléaire, en prenant compte de la hausse de la consommation et du nombre d'habitants.

 

 

 

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