Aéroport de Nice : Christian Estrosi dit avoir obtenu des garanties de François Hollande

Publié à 12h37, le 25 février 2015 , Modifié à 12h45, le 25 février 2015

Aéroport de Nice : Christian Estrosi dit avoir obtenu des garanties de François Hollande
Le triomphe modeste de Christian Estrosi © VALERY HACHE / AFP

VOUS N'AUREZ PAS MON AÉROPORT - Foi de Christian Estrosi, l'aéroport de Nice ne sera pas privatisé. Le député-maire UMP de la capitale de la Riviera a tout fait pour contrer les desseins du gouvernement. Et il sort visiblement vainqueur de cette lutte homérique.

Selon les informations de Caroline Roux d'Europe 1, mercredi 25 février, Christian Estrosi a en effet obtenu des "garanties" de la part de François Hollande himself sur ce dossier. La journaliste poursuit :

 

Et il est désormais sûr de lui : la privatisation n'aura pas lieu. [...] Les deux hommes se sont vus en marge d'une réunion, jeudi dernier, et selon le maire de Nice, le chef de l'État s'est montré arrangeant sur le dossier.

Il faut dire que l'élu des Alpes Maritimes avait fait les choses bien. Pour donner du poids à son opposition à la privatisation, prévue par l'article 49 de la loi Macron (n'en déplaise à Manuel Valls), Christian Estrosi avait organisé un "référendum" dans sa ville, jeudi 19 février. Une consultation à laquelle avaient participé quelque 16% de Niçois, dont 97% avaient marqué leur refus de ce projet.

Prenant acte de ce "message incontesté", le maire de Nice avait appelé "le gouvernement à tenir compte de ce résultat". Dans un premier temps, on a cru qu'il avait déployé tous ces efforts en vain. Emmanuel Macron, un brin énervé, l'avait en effet qualifié de "néozadiste". Un adjectif pas forcément plaisant pour l'élu UMP, qui pour sa part avait dit tout le bien qu'il pensait d'Emmanuel Macron dans l'hémicycle, en pleine séance

Mais voilà que le ministre de l'Économie, pourtant chouchou de François Hollande, se trouve aujourd'hui désavoué par ce dernier au profit de l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Christian Estrosi a même élaboré un plan pour éviter une vente d'une grande partie du capital de l'aéroport à des investisseurs chinois, à l'instar de celui de Toulouse. Europe 1 écrit :

 

Dans le scénario imaginé par Christian Estrosi, l'Etat vendrait ses 60% dans l'aéroport, mais à des acteurs implantés localement. Ce montage laisserait la main à une sorte de consortium constitué d'industriels locaux et d'entreprises étrangères ayant des intérêts en France. Il faudrait alors lever 800 millions d'euros, mais Christian Estrosi en fait une formalité.

"Formalité" également, le débat parlementaire qui va se poursuivre sur le texte. Entre son passage au Sénat et son retour à l'Assemblée, Christian Estrosi compte tout simplement sur un "enterrement de première classe" de cette disposition, comme l'explique Europe 1 :

 

Il a obtenu la garantie que le Sénat, dominé par la droite, va adopter un amendement pour faire disparaître l'article 49 [...]. Cet article devrait ensuite revenir à l'Assemblée nationale, ce qui permettra d'ouvrir à nouveau le débat, et Christian Estrosi espère un enterrement de première classe. Dans cette éventualité, le maire n'aurait même plus besoin de recourir à la solution de secours qu'il a présentée à Hollande.

En toute logique, il estime par conséquent que "le passage en force du gouvernement n'est plus une option", conclut la radio. À défaut d'avoir fait adopter une "motion de censure", comme il l'avait revendiqué, Christian Estrosi vient tout de même de faire plier l'exécutif. Les avantages d'être "un homme libre", à n'en pas douter.

[Bonus Track]

À propos de l'aéroport de Nice, on ne résiste pas à l'envie de revisionner ceci :



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