BOITE À ARCHIVES - La formule a ses adeptes, surtout chez les identitaires et au Front national. Mais il n'y a pas qu'à l'extrême droite que l'expression "Français de souche" est utilisée. Lundi 23 février, lors du dîner du Crif, François Hollande himself a prononcé ces mots. Le chef de l'État évoquait la profanation du cimetière juif de Sarre-Union, le 15 février, soulignant ainsi que la responsabilité de ces actes n'était pas à aller chercher du côté de l'étranger.
Mais il n'est pas le seul à gauche à avoir déjà utilisé cette expression. En juillet 2010, déjà, un certain Benoit Hamon usait de cette formule. Celui qui était alors porte-parole du Parti socialiste disait en conférence de presse :
Il n'y a pas de différence à faire entre un Français de souche et quelqu'un qui aurait acquis la citoyenneté plus récemment.
Benoît Hamon réagissait ainsi au discours prononcé par Nicolas Sarkozy à Grenoble et dans lequel le chef de l'État disait vouloir déchoir de la nationalité française les Français d'origine étrangère qui porterait atteinte à la vie d'un représentant de l'autorité publique.
À l'époque, les mots du porte-parole du Parti socialiste n'avaient provoqué aucune polémique. François Hollande n'a pas bénéficié du même traitement. Certains ont critiqué ce choix de mots. Aurélie Filippetti, immédiatement relayée par… Valérie Trierweiler, a par exemple dénoncé "une faute" de la part du président.
Mardi 24 février, sur BFMTV, Bruno Le Roux a dénoncé l'expression "Français de souche". "Je n’emploie jamais cette expression et je bloque systématiquement sur les réseaux sociaux toutes les personnes qui utilisent cette expression", a expliqué le chef de file des députés PS, ne semblant pas savoir que François Hollande avait lui-même utilisé cette expression la veille. Ce qui a contraint Bruno Le Roux a sortir d'énormes pagaies et à ramer, à ramer, et ramer…