Dans la bouche du président de la République, l'expression "Français de souche". Au dîner du Crif, lundi 23 février, François Hollande a repris à son compte ces mots très marqués politiquement. Ce qui a provoqué quelques critiques et embarrassé Bruno Le Roux, amené à défendre le chef de l'État comme il le pouvait.
Et puis Aurélie Filippetti tweeta. L'ancienne ministre de la Culture a dénoncé, mardi 24 février, une "faute" de François Hollande, faisant au passage sienne une citation d'Albert Camus :
"Français de souche" : plus qu'une maladresse, une faute. Camus: "Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde"
— Aurélie Filippetti (@aurelifil) 24 Février 2015
Un message immédiatement retweeté par Valérie Trierweiler. Le porte-parole du PS, Olivier Faure, a répondu à Aurélie Filippetti, estimant que c'était bien à elle que la "faute" incombait :
La faute c'est de donner à penser que FH valide "français de souche" quand il l'utilise pour la retourner contre ses auteurs. @aurelifil
— Olivier Faure (@faureolivier) 24 Février 2015
@faureolivier non car en utilisant ce terme il lui donne une légitimité qu'il n'avait jamais eue encore
— Aurélie Filippetti (@aurelifil) 24 Février 2015
Récemment, l'ex-ministre devenue frondeuse s'en était déjà ouvertement prise à François Hollande sur Twitter : avec Arnaud Montebourg, ils avaient salué le "courage" du Président du conseil italien Matteo Renzi, qui avait annoncé la nationalisation d'une aciérie. Une critique très directe de la gestion du dossier Florange.
Plus tôt dans la matinée, c'est le député UMP des Français de l'étranger (Europe de l'Est, Asie, Pacifique) Thierry Mariani qui s'était insurgé contre l'emploi de ces mots... mais seulement pour estimer que "si Sarkozy avait osé" les prononcer, "il serait la cible de tous les antiracistes mondains" :
Si #Sarkozy avait osé dire"Français de souche",comme hier Hollande au diner du #CRIF, il serait la cible de tous les antiracistes mondains
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 24 Février 2015
À gauche également, certains ont fait part de leur indignation. La présidente du MJS Laura Slimani s'est ainsi dite "sidérée" par "un tel niveau de brouillage intellectuel", fustigeant une "violence absolue à l'égard de millions de Français" :
Arriver à un tel niveau de brouillage intellectuel est sidérant, tous enfants de la République, point barre. #francaisdesouche#CRIF
— Laura Slimani (@LauraSlimani) 24 Février 2015
L'expression #FrancaisdeSouche : violence absolue à l'égard de millions de Français dt je fais partie, et à l'égard de ce qu'est la France.
— Laura Slimani (@LauraSlimani) 24 Février 2015
Le député écologiste des Français de l'étranger (Amérique du Sud) Sergio Coronado, d'origine chilienne, a pour sa part répondu par un hashtag évocateur : "Je ne suis pas de souche". "Les mots sont importants", a-t-il ajouté :
"Francais de souche...". Français tout court. Les mots sont importants #JeNeSuisPasdeSouche#CRIF
— sergio coronado (@sergiocoronado) 24 Février 2015