C'est non. Enfin non, c'est oui. Bon, on ne sait plus trop. Ils sont dans l'opposition, mais ne souhaitent pas forcément la démission du gouvernement. Contrairement à leurs collègues de l'UMP, qui ont tous approuvé la motion de censure contre le gouvernement, rejetée jeudi 19 février, 7 des 30 députés UDI s'y sont refusé.
Il s'agit de : Thierry Benoit, Maïna Sage, Philippe Folliot, Jean-Christophe Fromantin, Sonia Lagarde, Michel Piron et Jean-Paul Tuaiva.
Certes, les parlementaires du groupe centriste étaient partagés sur la loi Macron, que certains étaient prêts à voter avant que le gouvernement n'ait recours au 49.3 pour la faire passer en force. Mais quatre UMP étaient dans le même cas ; or, ces quatre députés ont voté la motion de censure, qui fustigeait la politique économique du gouvernement dans son ensemble.
Chez les centristes, il y a donc sept députés qui ne condamnent pas cette politique au point (même si le risque était nul) de vouloir faire tomber le gouvernement.
Dans un communiqué, Jean-Christophe Fromantin explique les raisons de cette abstention. Il fustige une "majorité de circonstance" :
"Cette motion de censure va renforcer artificiellement la cohésion majoritaire alors que les débats sur la loi Macron ont démontré une véritable fracture de la majorité sur la politique économique de la France. Elle n'exprimera pas la sincérité des idées mais une majorité de circonstance.
"
"Cette combinaison '49-3/motion de censure' nous éloigne des Français qui attendent des actes politiques concrets plutôt que des postures politiciennes qui entament chaque jour la confiance vis à vis de la classe politique", poursuit le député-maire de Neuilly-sur-Seine. Et d'éclaircir l'ambiguïté que ce choix peut souligner :
"Nous ne souhaitons pas participer à un exercice qui sonne faux et nous ne prendrons pas part au vote de cet après-midi. Pourquoi ? Parce que nous ne pouvons pas voter contre cette motion de censure étant clairement opposés à un Gouvernement qui refuse les réformes de structures dont la France a besoin ; car nous ne pouvons pas non plus voter 'pour' - avec les communistes - car cela relève de postures artificielles ; par conséquent nous ne prendrons donc pas part à un vote qui n'exprime pas la sincérité des idées mais des majorités de circonstance.
"
Reste que dans les faits, ces sept élus UDI ne se sont pas, techniquement, opposés au gouvernement. Manuel Valls, qui indiquait récemment vouloir rassembler jusqu'aux centristes, devrait apprécier.
[Edit 19h55 : ajout communiqué Fromantin]