CA VA PAS DURER - Thierry Mandon, tout nouveau secrétaire d’État à la réforme de l’État, n'a pas d'inquiétude quant à la durée de la grève des cheminots à la SNCF. Invité de LCI et Radio classique ce 12 juin, il explique en quoi, selon lui, "ça ne durera pas très longtemps car leur position est très fragile".
En grève depuis le 11 juin, une partie des cheminots refuse la réforme ferroviaire débattue à l'Assemblée à partir du 17 juin. S'il dit comprendre que "sur le fond, il y ait des craintes", Thierry Mandon estime que les arguments des grévistes ne tiennent pas :
"Je ne pense pas que ça durera très longtemps car leur position est très fragile. D’ailleurs c’est très intéressant, leur argumentation dans les médias. Leur argumentation dans les médias, finalement, il n’y en a pas. (...)
Leur position n’est pas tenable, ils ne peuvent pas la tenir sur la durée. (...)
Le gouvernement a raison de ne pas paniquer, d’expliquer plus, de dialoguer plus mais de ne pas lâcher sur une réforme indispensable.
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Le secrétaire d’État voit d'autres explications à ce mouvement de grève, notamment la nécessité pour certains syndicats "fragilisés" de se réaffirmer "face à l'émergence de nouvelles formes de concurrences" :
"Il y a un sujet : comment on transforme le pays avec des corps intermédiaires, des partenaires sociaux qui sont fragilisés, qui prennent des positions parce qu’ils se sentent menacés par l’émergence de nouvelles formes de concurrence : soit de nouveaux syndicats beaucoup plus radicaux – je pense que le combat CGT / Sud à la SNCF explique une partie des difficultés – soit parce qu’ils sont débordés par une base beaucoup plus jeune, avec des comportements de mobilisation très particuliers, liés à la génération internet …
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Thierry Mandon plaide en tout cas pour davantage "d'explications" mais pas moins de réforme. Il refuse également de prendre le président de la SNCF, Guillaume Pepy, comme "bouc émissaire" en lui trouvant un remplaçant : "Je ne vois aucune raison de le faire, c'est un grand patron de la SNCF."
La réforme prévoit de réunir la SNCF et les Réseaux Ferrés de France (RFF) afin de rationaliser les dépenses et de "sauvegarder une grande entreprise nationale publique pour faire face à la concurrence". Les syndicats contestataires comme la CGT et Sud-Rail estiment que le projet ne règle en rien le problème d'endettement, de sécurité et ne va pas assez loin dans la réunification des deux entreprises. Ils craignent également que le tout ne soit que le prémisse à la libéralisation du système ferroviaire. [>> Toutes les explications sur Europe1.fr ]. L'Unsa et la CFDT n'ont pas rejoint la grève.
Lors d'une réunion avec le secrétaire d'Etat aux Transports ce jeudi, Sud-Rail a quitté la table des négociations, regrettant que le gouvernement "refuse de négocier".