Bruno Le Roux souhaitait, et annonçait, que François Hollande rencontre l’ensemble des députés socialistes pour une séance de calinothérapie (ou de remontage de bretelles, au choix) avant la fin de la session parlementaire. Finalement, le chef de l’Etat a opposé une fin de non-recevoir et préfère rencontrer les élus par petits groupes même si beaucoup plaident, selon Le Figaro, pour une telle rencontre au cours du mois de juin.
Mais tous les députés n’y sont pas forcément favorables. Jean Glavany, par exemple, refuserait cette rencontre avec François Hollande. Ainsi explique-t-il au Figaro de ce mercredi 11 juin :
Moi je n’irai pas. Car cela ne servira à rien. Et il ne va pas faire ce que l’on a reproché à Nicolas Sarkozy.
Et le député PS des Hautes-Pyrénées, qui garde en travers de la gorge sa défaite lors de l’élection pour la présidence de l’Assemblée nationale, d’ajouter :
Je ne sais pas qui lui a mis cette idée dans la tête, mais c’est une connerie sans nom !
En off, un autre député confie au quotidien que "les députés n’ont pas du tout envie de voir Hollande". Ce même député qui ajoute :
S’il touchait un euro chaque fois qu’on dit du mal de lui, il pourrait être rentier.
On a connu déclaration plus sympathique. Mais elle révèle que le président n’est plus en odeur de sainteté au sein du groupe socialiste de l’Assemblée, où une "fronde" contre la politique économique du gouvernement continue à exister.
En revanche, François Hollande va rencontrer les députés par petits groupes. Des rencontres organisées à la questure de l’Assemblée par le légitimiste questeur Bernard Roman. A la demande du président.
Cité par Le Monde du 7 juin, un proche du chef de l’État militait plutôt pour cette option et pour que François Hollande voie "un certain nombre de petits groupes de parlementaires, ou des membres des 41 [qui n’ont pas voté la confiance à Manuel Vall, ndlr], que l'on raccommode bien avec le premier ministre tout le lien avec la majorité".
"Il faut faire un peu de socialisme hôtelier", plaide au Figaro le député Philippe Doucet, remettant au goût du jour ce concept développé en son temps par Laurent Fabius à la présidence de l’Assemblée nationale et perpétuée à sa manière par Claude Bartolone.
Parallèlement, c’est Manuel Valls qui, ce mercredi 11 juin, va recevoir plusieurs députés "frondeurs", auteurs de contre-propositions économiques et sociales. Un rendez-vous qui intervient au lendemain d'une réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, où les propositions de ces députés ont été fraîchement accueillies par "l’écrasante majorité" du groupe, dixit Annick Lepetit, porte-parole des députés PS nommée par Bruno Le Roux.