Alain Juppé prévient : si les Français ne l'élisent pas, "ils se démerderont avec les retraites !"

Publié à 21h23, le 17 juin 2015 , Modifié à 21h28, le 17 juin 2015

Alain Juppé prévient : si les Français ne l'élisent pas, "ils se démerderont avec les retraites !"
Alain Juppé tentant subtilement de séduire l'électorat © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

DEAL WITH IT - Il paraît qu'il a changé. Moins rigide, moins cassant, moins froid. Plus proche des gens, plus souriant, plus accessible. Posé et réfléchi. Mais il semblerait qu'une chose n'ait pas changé chez Alain Juppé : il est encore un peu "droit dans ses bottes". Petite illustration de ce trait de caractère du maire de Bordeaux, mercredi 17 juin.

En déplacement à Saint-Dizier (Haute-Marne), celui qui est candidat à la primaire de 2016 a répété qu'il proposait de faire passer l'âge de départ à la retraite à 65 ans. Et d'afficher sa détermination sur le sujet, comme l'a rapporté une journaliste du JDD présente sur place :

 

"

Soit les Français m'éliront et je le ferai. Soit ils ne m'éliront pas et ils se démerderont avec les retraites !

"

Manque de pot pour Alain Juppé, cette petite phrase glissée dans un sourire a donc bien été tweetée telle que prononcée (mais elle n'apparaît évidemment pas dans le récit de la journée concocté par les équipes du candidat). Et force est de constater qu'elle n'entrera pas au panthéon du politiquement correct. 

Admettons que l'ancien Premier ministre soit désigné candidat de l'opposition pour 2017 puis président de la République, et qu'il engage donc cette réforme des retraites. Gageons que, comme à chaque fois, quelques *petites* manifestations ne manqueront pas d'être organisées en signe de protestation. Ce qui devrait rappeler quelques souvenirs à Alain Juppé, lui qui en 1995 avait dû faire face à une contestation monstre sur... la réforme des retraites, qu'il avait dû renoncer à mettre en place.

Mais l'expérience de ces choses-là, qu'il se plaît à vanter, devrait alors lui être d'un grand secours. Car comme il l'a reconnu à Saint-Dizier, et toujours selon le récit qu'en a fait Christine Ollivier du JDD, il sait aujourd'hui qu'il avait commis une "erreur" en 1995 :

À l'époque, Nicole Notat était secrétaire générale de la CFDT et André Bergeron avait été secrétaire général de la CGT - FO de 1963 à 1989, comme le rappelle Le Scan

Sûr qu'il ne commettrait pas une seconde fois la même "erreur". Quitte à laisser les Français se "démerder".

Du rab sur le Lab

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