Après l'absence de "blast" de Sarkozy, le camp Juppé parie sur un "contre-blast"

Publié à 09h01, le 23 septembre 2016 , Modifié à 11h48, le 23 septembre 2016

Après l'absence de "blast" de Sarkozy, le camp Juppé parie sur un "contre-blast"
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé © CHARLY TRIBALLEAU / AFP

À BLAST, BLAST ET DEMI - Les "incongruités" de Nicolas Sarkozy, ça commence à bien faire. Alain Juppé perd patience et un peu de son calme devant les sorties, chaque jour plus tonitruantes, de l'ancien Président et candidat comme lui à la primaire de la droite. Mais lui et son camp veulent aussi croire que cette stratégie à la Trump finira par se retourner contre lui.

Jeudi 22 septembre, l'ancien Premier ministre s'est emporté contre son principal rival et ses histoires de "Gaulois". Dans un tweet, il fustigeait la "nullité du débat politique" à la sauce Sarkozy, avant de juger que "faire campagne, ce n’est pas lâcher une incongruité tous les jours pour faire parler de soi". Le démarquage est clair : le maire de Bordeaux veut se situer sur du sérieux, par opposition aux polémiques lancées les unes après les autres par l'ancien Président. Avec l'espoir que les Français privilégieront son approche.

Et en pensant un peu, également, au rejet que Nicolas Sarkozy peut ainsi susciter. Selon Le Figaro ce vendredi, le camp Juppé anticipe en effet un "contre-blast". Référence au "blast", cette explosion politico-médiatique promise par l'ex-patron de LR pour son entrée en campagne... et dont Alain Juppé répète avec force ironie qu'il l'attend toujours.

Cité par L'Opinion ce vendredi, Benoist Apparu théorise cette opposition entre le "crédible" (aka son champion Alain Juppé) et "l'audible" (vous aurez reconnu Nicolas Sarkozy). Ce lieutenant de l'ancien chef du gouvernement explique :

 

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Le débat, c'est être audible ou être crédible. Ce sont deux stratégies politiques à l'opposé, destinées à deux cibles électorales différentes. Durant la période de pré-campagne, le crédible l'a emporté [Alain Juppé a surfé en tête des sondages, ndlr]. Durant la campagne, cela va-t-il changer ?

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Faire du bruit ou faire sens, en somme. "Plus Sarko s'agite, plus cela conforte Juppé", dit-on encore du côté du "bonze de Bordeaux" auprès du Figaro. Le quotidien cite aussi un juppéiste qui se convainc de la contre-productivité, à terme, de la stratégie sarkozyste :

 

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Le show permanent de Sarkozy a un effet positif pour sa campagne : cela mobilise probablement ses fans pour la primaire. Il a aussi un gros défaut pour lui. Il rappelle aux Français pourquoi ils ont refusé de lui accorder un nouveau mandat.

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Blaster ou être blasté, telle est la question. 





[BONUS TRACK] Le retour à l'envoyeur du retour à l'envoyeur du retour à l'envoyeur...

Et la petite polémique dans la polémique continue de se développer tranquillement. Sur BFMTV jeudi soir, Nicolas Sarkozy avait ironisé sur ces propos d'Alain Juppé sur la "nullité du débat". Après l'épisode 1 (la déclaration initiale de l'ancien Président) et le 2 (la contre-attaque de son ancien ministre), c'est donc l'épisode 3 de ce feuilleton en devenir :

 

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Je ne polémiquerai pas, ni avec Juppé ni avec qui que ce soit. Dire 'les autres sont nuls', c'est classique, c'est ce que dit tout le monde et ça ne fait pas avancer le débat. Et je suis certain qu'Alain, avec les grandes qualités qui sont les siennes, va nous redresser ça à lui tout seul, je lui fais confiance [sourire]. S'il pense que c'est  pas bien, surtout qu'il ne se gêne pas pour redresser le débat !

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Ce vendredi, depuis Bordeaux et cité par l'AFP, l'ex-Premier ministre répond à nouveau. C'est l'épisode 4 :

 

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Je souris, je souris... Lancer un débat sur la question de savoir si nos ancêtres sont gaulois [...] à 80% ou à 90%, je ne suis pas sûr que ça élève le débat. Ce débat-là m'a paru au ras des pâquerettes, donc si tout le monde veut l'élever, on se retrouvera.

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On attend la suite. Ou pas. Tout cela ne correspond en tout cas *pas franchement* au souhait, affiché par tous les prétendants, d'une primaire qui ne soit pas "un pugilat" mais un "débat d'idées"...

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