Arnaud Montebourg demande à Manuel Valls de quitter le gouvernement et de se porter candidat à la primaire

Publié à 12h30, le 30 octobre 2016 , Modifié à 12h30, le 30 octobre 2016

Arnaud Montebourg demande à Manuel Valls de quitter le gouvernement et de se porter candidat à la primaire
© PHILIPPE DESMAZES / AFP

Presque trois semaines après sa parution, le livre-confidences de François Hollande Un président ne devrait pas dire ça... (Stock) continue de faire réagir. Y compris Manuel Valls, qui a confié avoir ressenti de la "colère" à la lecture de l’ouvrage. Le Premier ministre a également évoqué la "honte" ressentie par les militants socialistes.

Cette réaction du deuxième chef de l’exécutif n’est pas sans susciter un certain amusement chez Arnaud Montebourg. Celui qui a quitté avec fracas le gouvernement en août 2014 ironise désormais sur cette "colère". Dans Le JDD du 30 octobre, l’ex-ministre du Redressement productif lance à Manuel Valls :

"

Quitte le gouvernement et sois candidat à la primaire !

"

Arnaud Montebourg incite le Premier ministre à aller "au bout de sa visible et éphémère exaspération" en démissionnant de Matignon. Ce serait pour lui "la suite logique de sa protestation à l'égard du président de la République". Il explique :

"

Le Premier ministre a mis en oeuvre des réformes qui ont laissé des fractures encore ouvertes dans ce qui reste de majorité, comme la déchéance de nationalité et la loi Travail, imposées en force [seule la loi Travail a été adoptée avec le 49.3, ndlr]. La théorie des gauches irréconciliables qu'il a créée s'effacerait-elle soudain pour les besoins d'une campagne électorale ?

"

Le Premier ministre, lui, assure qu’il "est très, très, très difficile de [le] mettre en cause" sur le sujet de la loyauté , et défend une "franchise" qui est "utile" sur les difficultés de la gauche. Après les propos de Manuel Valls, François Hollande avait appelé dans la foulée samedi "chacun à être à sa tâche" car "il y a trop à faire" pour faire des commentaires qui "s'ajoutent à des commentaires".





[BONUS TRACK] Les communistes, oui ; Mélenchon, non

Dans ce même entretien au JDD, Arnaud Montebourg tend la main au PCF, avec qui il est prêt à faire union dès le premier tour de la présidentielle :

"

Pourquoi pas, s'ils le souhaitent ? Mon projet a été applaudi à la Fête de l'Humanité comme dans des cercles d'entrepreneurs devant lesquels je tiens exactement le même langage.

"

En revanche, le chantre du Made in France ne voit pas d'axe avec Jean-Luc Mélenchon, de par "sa radicalité" et "son isolement".





[BONUS TRACK 2] Juppé en 2017, c'est Le Pen en 2022

Se plaçant dans la perspective d'une défaite de Nicolas Sarkozy face à Alain Juppé à la primaire de la droite, il se félicite par avance de la "leçon de pédagogie pour les électeurs de la primaire de gauche, qui pourront faire de même avec Hollande s'il venait à se présenter". "L’inconvénient" serait, selon lui, qu’une victoire d’Alain Juppé en 2017 conduirait à celle de Marine Le Pen en 2022 :

"

L’inconvénient, c’est que le programme économique de Juppé nous conduira tout droit à la victoire éclatante de la famille Le Pen la fois suivante.

"

"La gauche peut et doit battre Juppé. C'est ce que je veux faire avec les millions de Français qui veulent tourner la page de ce quinquennat", affirme-t-il toutefois.

Du rab sur le Lab

PlusPlus