C'est une idée déjà entendue au moment du retour des écolos au gouvernement : François Hollande chercherait à détruire Europe Écologie – Les Verts de l'intérieur pour que le parti ne puisse pas présenter de candidat à la présentielle en 2017.
Cette théorie du complot est forcément réapparue jeudi 19 mai après l'annonce de la disparition du groupe écolo à l'Assemblée nationale suite au départ de six députés. "C'est un coup de Hollande pour faire péter le dernier parti qui pourrait présenter un candidat en 2017, pour qu'il soit le seul avec Mélenchon. Il achève le groupe. On l'a en travers de la gorge", expliquait ainsi au Lab un proche de Cécile Duflot, imaginant Bruno Le Roux et Jean-Marie Le Guen à la manœuvre.
Barbara Pompili, secrétaire d'État à la Biodiversité, n'est évidemment pas de cet avis. Invitée de Radio Classique ce vendredi 20 mai, elle moque cette "éternelle théorie du complot". Elle dit :
"Il y a un vrai problème de fond. L'écologie politique aujourd'hui est à un tournant de son existence. L'écologie politique est capable toute seule (rire) de se diviser. Il n'y a absolument pas eu de pression quelconque de l'Élysée sur ces questions-là. Simplement, aujourd'hui, effectivement, la césure est profonde, la cassure est profonde entre ceux qui veulent essayer de faire avancer les choses dans les institutions, essayer de faire changer la vie des gens dans leur quotidien et ceux qui se réfugient dans des postures, dans le 'non' à tout, dans la dénonciation et qui aujourd'hui apportent certainement une parole au débat mais n'apportent pas grand-chose à la vie quotidienne des Français.
"
Ou comment prouver en peu de mots que, effectivement, les écolos n'ont besoin de personne pour se diviser. Comme les députés qui ont claqué la porte du groupe écolo jeudi, Barbara Pompili fustige plus volontiers la responsabilité de Cécile Duflot, dénonçant elle-aussi "un coup de force" de la part de l'ancienne ministre du Logement.
"Elle a indiqué publiquement qu'elle était devenue la seule présidente du groupe alors qu'un groupe comme cela, qui est en deux parties, on ne peut pas faire cela", dit-elle, estimant que "les écologistes réformistes ne pouvaient plus rester dans un groupe qui n'avaient plus deux têtes".
De ce point de vue, en effet, une intervention de François Hollande pour diviser les verts semble tout à fait superflue.