Benoist Apparu, lieutenant d'Alain Juppé, théorise la nécessité d'être "droit dans son autorité de l'État"

Publié à 13h03, le 27 mai 2016 , Modifié à 13h05, le 27 mai 2016

Benoist Apparu, lieutenant d'Alain Juppé, théorise la nécessité d'être "droit dans son autorité de l'État"
Benoist Apparu © BERTRAND GUAY / AFP

C'EST VENDREDI, C'EST THÉORIE - Tout le monde se souvient du Alain Juppé "droit dans ses bottes". Une image que le candidat à la primaire aimerait bien atténuer, montrant combien il est sympa et gaulois. Mais l'un de ses plus proches soutiens, pour sa part, trouve que ce trait de caractère est au contraire une qualité essentielle à l'exercice du pouvoir.

Le député LR Benoist Apparu est porte-parole du maire de Bordeaux pour sa campagne de la primaire. Interrogé vendredi 27 mai par Le Figaro et les chaînes parlementaires sur le recul d'Alain Juppé, alors Premier ministre de Jacques Chirac, en 1995 sur la réforme des retraites, Benoist Apparu juge d'abord qu'il s'agissait là d'une erreur (alors que l'intéressé reconnaît pour sa part son "erreur"... de s'être entêté, mais passons).

Il élargit ensuite sa réflexion sur la nécessité de "tenir" face à la rue et aux protestations en tous genres. Dressant un parallèle pour le moins inattendu entre la loi El Khomri et la polémique sur le concert du chanteur Black M à Verdun, l'élu de la Marne théorise même la capacité à être "droit dans son autorité de l'État" :

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- Benoist Apparu : Quelque part, mon raisonnement, ça va vous paraître bizarre mais Black M-loi El Khomri, c'est finalement quelque part un peu le même. Je pense qu'il ne fallait pas inviter Black M pour les commémorations de 14-18 ; mais une fois qu'on l'invite, on tient bon et on n'annule pas devant les mêmes qui remettent en cause...



- Public Sénat : Ça s'appelle être 'droit dans ses bottes' ?



- Benoist Apparu : Ça s'appelle, quelque part oui, 'droit dans ses bottes', ça s'appelle 'droit dans son autorité de l'État'. Là encore, on l'a évoquée tout à l'heure, la loi El Khomri c'est un texte qui me paraît pas aller assez loin. Donc je ne le voterais pas. Est-ce que pour autant il faut le remettre en cause sous prétexte que 50 casseurs, 300 casseurs veulent le retrait de ce texte de loi ? Réponse : non. Parce que sinon, c'est donner raison aux casseurs. Et ça, ça me paraît totalement contraire à nos principes.

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Pour mémoire, la détermination de l'exécutif sur la loi Travail devrait faire plaisir à Benoist Apparu en l'occurrence, puisque François Hollande a rappelé, pas plus tard que ce vendredi matin, qu'il "tiendrait bon" malgré le mouvement social et les blocages de raffineries. Comme Manuel Valls depuis des semaines.

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