Ceci est la V3 de mon acte de candidature

Publié à 17h05, le 01 juillet 2012 , Modifié à 17h34, le 01 juillet 2012

Ceci est la V3 de mon acte de candidature
François Fillon dans sa vidéo de candidature (Capture d'écran)

Il dit la même chose mais multiplie les formats. Après une série de tweets et une interview au JDD, voici la vidéo de François Fillon. Le désormais candidat - officiel - à la tête de l’UMP a enregistré un message de 1 minute 46 à destination des sympathisants: "La reconquête commence aujourd’hui, avec vous."

Alors que dit-il et comment le dit-il ? Le Lab vous propose un décryptage du candidat Fillon en mode Youtube.

 

  1. Décryptage de la vidéo de candidature

    Sur youtube.com

    Costume noir, chemise rayée rose et blanche, cravate noire : voici François Fillon qui s’adresse aux sympathisants UMP dans sa vidéo de candidature à la tête du parti. Une vidéo hébergée par Youtube et postée sur son tout nouveau site de candidat, créé pour l’occasion le 27 juin.

    Alors que dit-il et comment le dit-il ?

    Sur la forme

    >> Soucis technique

    On voit un François Fillon, l’air grave, qui fustige un François Hollande "élu par défaut" et qui estime que son devoir est de "rassembler ceux qui ne peuvent accepter une politique de déclin".

    Mais plus que son discours, c’est surtout un net décalage entre le son et l’image qui retient l’attention. La version Youtube de la vidéo a un clair problème de synchronisation, ce qui n’est pas le cas de celle postée sur son site internet .

    >> L'art de la photo symbolique

    Derrière lui, savamment disposés à hauteur de caméra, des portraits en noir et blanc de Charles de Gaulle, pour la référence, et de Philippe Séguin, dont il était très proche. Celui qui met souvent en avant "toutes les réformes" qu’il a su mener pendant cinq ans n’a pas oublié une photo de lui aux côtés de Nicolas Sarkozy.

    De toute évidence, la présence de ces portraits a été réfléchie. D’ailleurs, le matin même, une photo publiée dans le JDD le montre au même endroit, dans son bureau. Et la disposition n’a rien à voir. 

    >> Flagrant délit de copié-collé

    Quant au texte, c’est une version quasi identique de son interview pour le JDD publiée le matin même. Dans l’hebdomadaire, il se désole sur la politique vis-à-vis de l’Allemagne:

    "

    Depuis un mois, cette situation est aggravée par une série de décisions aussi inadaptées qu’incompréhensibles prises par le gouvernement. La priorité doit être l’établissement d’une relation fusionnelle entre la France et l’Allemagne.

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault n’ont cessé de creuser un fossé entre nos deux pays. 

    "

    Ce qui donne en vidéo :

    "

    Depuis un mois, les décisions qu’il prend aggrave la situation de la France et fragilise l’Europe. Là où il faudrait resserrer nos liens avec l’Allemagne pour mieux lutter contre le risque de déclassement de l’Europe, il est en train de creuser un fossé entre nos deux pays.  

    "

    Dans le JDD, il insiste sur les mesures à prendre :

    "

    Deuxièmement, pour faire face à la crise économique qui menace la France, nous avons l’obligation de réduire nos dépenses, de travailler plus et d’améliorer la compétitivité de notre économie, le gouvernement fait systématiquement le contraire

    "

    Et dans la vidéo :

    "

    Là où il faudrait améliorer la compétitivité de nos entreprises, réduire la dépense publique pour lutter contre le chômage, les décisions qu’il prend avec le gouvernement de Jean-Marc Ayrault vont exactement dans le sens contraire 

    "

      

    Conclusion pour François Fillon version interview :

    "

    Ce ne sont pas des erreurs, ce ne sont pas des maladresses, ce sont des fautes dont les conséquences vont être immédiates sur la vie quotidienne des Français. 

    "

    … Et version vidéo :

    "

    Ce ne sont pas des erreurs, pas des maladresses, ce sont des fautes que les Français vont payer rapidement dans leur vie quotidienne.

    "

    Quant à la déclaration de candidature, elle est tout bonnement identique. Ici dans le JDD

    "

    Dans ces conditions, j’estime qu’il est de mon devoir de tout mettre en œuvre pour rassembler toutes les familles de la droite et du centre. (…) Je suis donc candidat à la présidence de l’UMP.

    "

    Et ici dans la vidéo :

    "

    Dans ces conditions, j’estime que mon devoir est de rassembler toutes les familles de la droite et du centre. Et pour cela, je serai candidat à la présidence de l’UMP.

    "

    Sur le fond

    >> Un candidat anti-droitisation

    Liens avec l’Allemagne, compétitivité de l’économie, réduction des dépenses publiques et lutte contre le chômage ; voici les quatre thèmes abordés par François Fillon dans sa vidéo de candidature.

    Pas un mot sur l’immigration ou le vote des étrangers, sujets développés durant la campagne présidentielle par Nicolas Sarkozy pour suivre la stratégie Buisson. L’ancien Premier ministre ne reprend rien de cette ligne et renoue avec les thèmes de la droite républicaine libérale.

    L’appel aux déçus de la campagne et aux anti-droitisation est encore plus clair lorsqu’il évoque son "devoir de rassemblement" :

    "

    J’estime que mon devoir est de rassembler toutes les familles de la droite et du centre.

    Je serai candidat pour rassembler tous les républicains qui ne peuvent pas accepter une politique de déclin.

    "

    >> Le gimmick de Copé repris sauce Fillon

    François Fillon pioche tout de même dans la réserve d’éléments de langage développés pendant la campagne. Et notamment par Jean-François Copé :

    "

    François Hollande a été élu par défaut, avec le soutien de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche.

    "

    Cet argument est régulièrement sorti par l’actuel secrétaire national de l’UMP qui parle "d’alliance objective" entre le PS et le FN, entretenue depuis l’ère Mitterrand.

    Ici, François Fillon fait notamment référence à la circonscription de Nathalie Kosciusko-Morizet où le FN, qui l’a placée dans sa "liste noire", a appelé à voter pour le candidat socialiste dans le seul but de la voir échouer.

Du rab sur le Lab

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