ELEMENT DE LANGAGE - Les propositions du Parti socialiste stimulent la présence du Front national, et ce depuis trente ans. Tel est l'argument que développe régulièrement Jean-François Copé depuis la campagne, répétant à chaque fois qu'il est "grand temps de le mettre sur la table".
Invité de Radio France politique ce 13 mai, le gimmick n'a pas manqué: "Il y a une belle petite alliance objective qui fonctionne entre ces deux là depuis une bonne trentaine d’année."
La "vieille ficelle mitterrandienne" est de retour
La vraie convergence, et il est temps qu’on mette ça sur la table aussi, elle est pas entre nous et le front national. Elle est entre le parti socialiste et le Front national.
Il y a une belle petite alliance objective qui fonctionne entre ces deux là depuis une bonne trentaine d’année.
Dès qu'on le lance sur les rapprochements FN/UMP, Jean-François Copé sort son élément de langage favori: la vraie alliance, c'est celle entretenue par le PS et le FN depuis l'ère Mitterrand:
Elle a été créée par le papa de Marine Le Pen et, de l’autre côté, par le papa spirituel de François Hollande, François Mitterrand.
Il avait cette technique d’annoncer le droit de vote des étrangers à chaque veille de grande élection comme cela il était sûr de faire monter le front national.
L'argument commence à prendre de la bouteille. En décembre 2011 déjà, le secrétaire général de l'UMP affirmait l'existence d'une "alliance objective" entre le PS et le FN, comme le droit de vote des étrangers:
Cette affaire de droit de vote des étrangers est une vieille ficelle mitterrandienne que le le PS a sorti fort opportunément et qui permet de faire monter l'extrême droite.
Il l'a réutilisé au lendemain du débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, ("Quand Marine Le Pen appelle à voter blanc, on sait qu'elle est dans une alliance objective PS/FN") puis de nouveau au lendemain de la défaite du 6 mai:
Il y a des bout d'alliance objective entre le Parti socialiste et le Front national, dans une vieille ficelle mitterrandienne qui consistait à s'entre-aider par des propositions qui stimulaient l'autre, le droit de vote des étrangers en étant la caricature.