Collard et Karoutchi poussent Vallaud-Belkacem à réagir après les propos sur Daech du président d'une association humanitaire islamique

Publié à 12h37, le 25 janvier 2016 , Modifié à 12h55, le 25 janvier 2016

Collard et Karoutchi poussent Vallaud-Belkacem à réagir après les propos sur Daech du président d'une association humanitaire islamique
© Captures d'écran Canal+

MALAISE - Roger Karoutchi et Gilbert Collard ne cachent pas leur étonnement. Le sénateur Les Républicains des Hauts-de-Seine et le député Rassemblent bleu marine du Gard sont, ce lundi 25 janvier, interdits devant la réaction – ou plutôt l'absence de réaction – de Najat Vallaud-Belkacem, dimanche, sur le plateau du Supplément de Canal+ .

Cité par la journaliste d'Europe 1 Aurélie Herbemont, Roger Kaoutchi dit :

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Elle gagnerait à faire un communiqué pour condamner les propos tenus par le représentant de Barakacity.

 

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De son côté, Gilbert Collard *s'étonne* de l'absence de réaction de Najat Vallaud-Belkacem

Un silence gênant. Voilà comment on peut poliment décrire l'attitude de Najat Vallaud-Belkacem dimanche, dans Le Supplément. En plateau, au côté de la ministre de l'Éducation nationale, se trouve Idriss Sihamedi, président de l'ONG Barakacity, association humanitaire islamique.

L'homme se présente comme "un musulman normal" mais explique qu'il ne sert pas la main aux femmes, "comme certains rabbins". Dans le reportage consacré à son association, les membres féminins n'apparaissent jamais – "elles sont timides", justifie Idriss Sihamedi – pas plus que leur visage ne figure sur le site internet de l'ONG.

Et puis vient le sujet de Daech, puisque l'association agit notamment en Syrie. Le président de Barakacity refuse dans un premier temps de dire s'il condamne ou non les agissements de l'auto-proclamé État islamique.

"Ce n'est pas qu'on ne condamne pas l'Etat islamique, c'est qu'on essaye d'avoir une certaine pédagogie pour essayer de discuter avec les jeunes et pour leur faire comprendre qu'on est une alternative qui est bien, qui est pacifique et qu'on peut trouver au Togo et en France", dit-il pour commencer.

Dans la vidéo ci-dessous, le malaise de Najat Vallaud-Belkacem est palpable :



Puis, quand un journaliste le pousse à dire si oui ou non il dénonce les exactions de Daech, Idriss Sihamedi répond :

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S'il y aurait par exemple le grand rabbin de Paris qui était présent, est-ce que vous lui auriez demandé s'il aurait condamné les bombardements… Ce n'est pas juste, ce n'est pas équitable, de poser la question comme ça à un musulman comme moi parce que je suis musulman.

 

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Idriss Sihamedi finit par dire que si les membres de Daech "tuent des gens, s'ils brûlent des gens dans des cages etc., je ne vais pas vous dire oui. S'ils tirent sur des femmes enceintes, je ne vais pas vous dire 'non je ne condamne pas'. Donc je pense que oui. Mais je suis gêné de la question".

"On est un peu gêné de la réponse", lui rétorque Ali Baddou.

Après ces propos sexistes et fortement polémiques deux mois et demi après les attentats de Paris et Saint-Denis, Najat Valaud-Belkacem, est invitée à réagir par Ali Baddou. Voici l'échange :

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-          Ali Baddou : Najat Vallaud-Belkacem, vous avez envie de réagir ?



-          Najat Vallaud-Belkacem : Non.



-          Ali Baddou : Non ?



-          Najat Vallaud-Belkacem : Plus exactement, si je devais vraiment réagir, mais encore une fois je ne connais pas bien l'association, je dirais simplement qu'il faut distinguer deux choses. La situation de Moussa [membre de l'ONG emprisonné au Bangladesh, ndlr] pour lequel, en sa qualité de ressortissant français, il a droit à une aide et une protection qui, si j'ai bien compris, lui est apporté par l'ambassade. Et puis pour le reste, je crois que c'est une association qui porte une façon de voir les choses qui n'est pas la mienne, à laquelle je ne souscris pas et qui me met mal à l'aise sur votre plateau. Je ne rajouterai rien.

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Voilà. Fermez le ban.

Un instant découpé par le Lab à revoir ci-dessous en vidéo :


Du rab sur le Lab

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