Comment rater sa passation de pouvoir en 5 leçons

Publié à 19h12, le 10 mai 2012 , Modifié à 07h02, le 15 mai 2012

Comment rater sa passation de pouvoir en 5 leçons
Avant Nicolas Sarkozy, François Mitterrand en 1995 et Jacques Chirac en 2007 ont passé le pouvoir dans la cour de l'Elysée (Maxppp).

C’est la dernière image que laissera derrière lui Nicolas Sarkozy et elle est, à ce titre, ultra-travaillée. Mardi 15 mai, le président sortant va quitter l'Elysée, et François Hollande sera investi président de la République. On a fouillé les archives, à la recherche des critères clefs qui, à coup sûr, feraient foirer la passation.

  1. Prendre le risque de sortir à pied

    21 mai 1981, il est 10h15, la cérémonie de la passation de pouvoir entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand vient de se terminer. La foule acclame le nouveau président de la République. 

    Le président sortant, lui, sort à pied de l'Elysée. Iil est copieusement sifflé. Il fait quelques pas rue de l'Elysée pour rejoindre sa voiture est stationnée à l'extérieur du Palais. C'est suffisant pour se faire conspuer par la foule. 

    Le conseil du Lab : ne pas sortir à pied et laisser son véhicule au plus près du tapis rouge de l'Elysée. 

  2. Etre seul à la sortie

    Après une sortie de l'Elysée ratée, Valéry Giscard d'Estaing avait retrouvé une foule de militants rue de Bénouville. Là, il avait été acclamé par quelques centaines de personnes avec des tee-shirts et badges de sa campagne. Image réussie d'un président sortant pas totalement déchu. 

    A partir d'1m40 :

    Cette pratique, Jean-François Copé l'a déjà expérimenté le 8-Mai. Selon des informations d'Europe 1, le leader de l'UMP avait envoyé un SMS aux adhérents de l’UMP en Ile-de-France pour les inviter à suivre les cérémonies du 8 mai. Résultat : Nicolas Sarkozy avait pu faire un bain de foule parmi une affluence acquise à sa cause. A refaire ? 

     
    Le conseil du Lab : Refaire la même opération. Pour sortir devant une foule qui l'acclame, Nicolas Sarkozy devrait faire venir quelques centaines de militants UMP d'Ile-de-France. 

  3. Rester seul au Palais jusqu'au bout

    De passation de pouvoir officielle, il n'y en a qu'une. Mais pour limiter l'impact de celle-ci sur son image, Nicolas Sarkozy peut organiser des rencontres avec François Hollande pour faire des passations informelles. C'est d'ailleurs ce qu'il se passe. 

    En 1995, François Mitterrand et Jacques Chirac avait célébré le 8-Mai ensemble. "Une manière de faire une passation de pouvoir en douceur", racontait TF1 à l'époque. 

    Le 8 mai dernier, c'est ce qu'a fait Nicolas Sarkozy. Résultat, les images de la passation de pouvoir du 15 mai seront peut être moins brutales. 

    Le conseil du Lab : Trouver un prétexte d'ici au 20 mai pour revoir François Hollande lors d'une cérémonie, pour dilluer la passation de pouvoir. 

  4. Parcourir seul l'interminable tapis rouge

    Rien de plus terrible que l'image d'un président marchant seul, dans le silence -et la télévision a horreur du silence-, jusqu'à son véhicule. 

    Sans pousser jusqu'à l'excès de Valéry Giscard d'Estaing qui avait laissé sa voiture à l'extérieur du Palais, Nicolas Sarkozy devrait avoir la Peugeot présidentielle dans la cour. Mais il serait bon pour lui de se faire raccompagner jusqu'à son véhicule par François Hollande, pour éviter la scène du président s'en allant seul, dans un dernier défilé sur l'épais tapis rouge de la cour de l'Elysée. 

     

    Jacques Chirac lors de sa passation de pouvoir à Nicolas Sarkozy (Reuters). 

    Le conseil du Lab : s'arranger pour se faire accompagner par François Hollande jusqu'à son véhicule. Ainsi, il ne restera aucune image d'un Nicolas Sarkozy partant seul. 

  5. Ne rien prévoir pour la suite

    En quittant l'Elysée, le 17 mai 1981, aux alentours de midi, François Mitterrand est allé directement rue de Solférino. Un entorse inédite au protocole, puisqu'il n'était pas habituel, jusque là, que le président sortant retrouve son parti. 

    Le socialiste avait justifié ce choix en déclarant que c'était de Solférino qu'il était arrivé. 

     
    Le conseil du Lab : Réunir des proches ou des militants pour un dernier événement en tant que président de la République. Pour finir entouré et laisser cette image aux Français. 

Du rab sur le Lab

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