Comment Manuel Valls met la pression sur les députés PS avant le vote de la réforme constitutionnelle

Publié à 15h08, le 09 février 2016 , Modifié à 15h08, le 09 février 2016

Comment Manuel Valls met la pression sur les députés PS avant le vote de la réforme constitutionnelle
Manuel Valls © DENIS CHARLET / POOL / AFP

GROS SABOT – Le vote du projet de loi de réforme constitutionnelle promet d'être serré. Très serré. Manuel Valls le sait mieux que quiconque. Alors, en chef de la majorité, il a décidé de mettre un bon coup de pression aux députés socialistes qui pourraient être tentés de voter non.

Ce mardi 9 février, après la réunion du groupe PS, le Premier ministre a déclaré :

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Face au terrorisme, face à la menace, qui n'a jamais été aussi importante […] sans doute encore plus importante qu'avant le 13 novembre […], il faut prendre les décisions qui s'imposent.

 

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À la veille du vote sur la réforme constitutionnelle, initiée après les attaques terroristes de Paris et Saint-Denis, Manuel Valls déclare donc le plus sobrement du monde que la menace est "encore plus importante". Pour affirmer cela, le Premier ministre se base sur "les signes d'activité, les réseaux terroristes, des menaces, des revendications par internet". Il est donc, dans son esprit, urgent de modifier la Constitution pour y inscrire l'état d'urgence et la déchéance de nationalité. C'est, après tout, ce que veulent les Français d'après lui. Il a ajouté :

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Nous sommes dans un moment où chacun doit évidemment agir en conscience […] en regardant cette menace avec lucidité et en pensant à ce que veulent les Français. Et ce que veulent les Français, c'est le rassemblement. Pas de la gauche, mais le rassemblement de tous.

 

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Si on résume, les députés de gauche qui voudraient voter contre la réforme de la constitution n'agiraient pas "en conscience". Pis, ils mettraient à mal "le rassemblement" de la classe politique, prônée de toutes parts après les attentats du 13 novembre mais jamais ô grand jamais effective.

Cécile Dufot, en guerre ouverte avec Manuel Valls , a réagi sur France 3, juste avant l'ouverture de la séance des questions au gouvernement :

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J’espère qu’il y aura de nombreux collègues parlementaires qui résisteront au chantage. Parce quec’est du chantage.

 

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Ces déclarations correspondent à la manière dont Manuel Valls perçoit le débat politique . Dans L'Obs , début janvier, le Premier ministre avait tancé ceux qui osaient critiquer la déchéance de nationalité pour les binationaux, donnant par la même occasion une vision assez claire de ce que doivent être, selon lui, les joutes politiques. "Pour cette question comme pour d’autres, il peut y avoir des débats. Ils sont légitimes. Mais je n’accepte pas qu’il y ait de faux débats, fondés sur des allégations trompeuses", disait-il. 

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