COLÈRE - Dans son "magazine" de propagande, Daech menace. La France, évidemment. Et le Front national en particulier. L'organisation terroriste publie une photo du défilé du 1er mai du FN avec cette légende :
"Rassemblement d'idolâtres du FN. Des cibles de premier choix.
"
Gibert Collard prend ces menaces très au sérieux. Il n'est pas le seul au FN. Mais comme il est député, il introduit ce débat au sein de l'Assemblée nationale lors de la séance des questions au gouvernement. "Dans l'indifférence générale, l'État islamique vient faire du Front national sa cible de choix", déclare, ce mardi 9 févier, le député RBM du Gard, avant d'être coupé par un brouhaha venant des rangs de gauche. L'avocat laisse alors parler sa colère :
"Si quand l'État islamique vise des Français et les frappe ça vous fait rire, je ne peux avoir pour vous que mépris. Et je vous le dis très clairement ! Si l'un d'entre vous, socialiste, communiste, était menacé par l'État islamique, ça ne me ferait pas rire, et je ne huerais pas !
"
Gilbert Collard demande ensuite au gouvernement si son parti aura droit à une protection. "Ici, on nous a comparé à l'État islamique. Ici, on a dit que l'on faisait la propagande de l'État islamique", enrage-t-il avant de conclure :
"S'il nous arrive quelque chose, vous êtes complices !
"
Un passage isolé par le Lab à revoir ci-dessous en vidéo :
Manuel Valls lui-même décide de répondre à Gilbert Collard. Il le fait de manière tout à fait calme, ce qui est un peu inhabituel.
Le Premier ministre rappelle que l'ensemble de la France est visée, les lieux publics, les écoles, les synagogues, les mosquées et les églises qui "ont été visées dans un attentat à Villejuif" alors même que cette attaque qu'aurait projetée Sid Ahmed Ghlam a été déjouée .
Manuel Valls poursuit :
"La France est ciblée. Et tous ceux qui sont ciblés d'une manière ou d'une autre ont droit à la protection. […] Toutes les formations politiques doivent recevoir protection. Je vous le dis, monsieur Collard, le Front national, ses dirigeants, comme tous ceux qui exercent une responsabilité ou un mandat dans ce pays, ont droit à la protection. Il ne sert à rien de diviser.
"
Dimanche 7 févier, Nicolas Bay avait déjà réagi à la menace formulée par Daech . Le secrétaire général s'en était pris à Manuel Valls. Sur Twitter, il avait écrit : "Manifestations du FN dans la ligne de mire de l'Etat islamique... Satisfait Manuel Valls ?" Une référence non voilée à l'engagement politique et électoral du Premier ministre contre le FN.