Auditions en chaîne après un envoi de miettes de pain à l'Elysée

Publié à 15h00, le 10 décembre 2012 , Modifié à 01h05, le 11 décembre 2012

Auditions en chaîne après un envoi de miettes de pain à l'Elysée
Capture d'écran - France 3 Picardie

MIETTES BOMBING - Henri Carton, 73 ans, président des anciens exploitants agricoles de l'Aisne, a été entendu pendant 1h30, ce lundi 10 décembre, au commissariat de Laon, rapporte France 3 Picardie sur son site internet, conséquence, selon la chaîne,  d'un dépôt de plainte de l'Elysée.

>> Mise à jour, 20h10, l'Elysée dément avoir porté plainte via un communiqué

>> Mise à jour, 19h40. Selon les informations de France 2, il s'agit juste "d'auditions organisées par le parquet", après que l'Elysée a reçu ces lettres, avec autres chose que du papier. "Une procédure courante. Aucune plainte n'a été déposée par l'Elysée", assure le site de France Télévisions. 

Raison de cette audition "très courtoise" selon les mots du retraité ?

A la tête d'une association d'agriculteurs retraités, il a proposé aux 500 adhérents de son association d'envoyer au chef de l'Etat une lettre réclamant la revalorisation de leurs pensions.

Voici une petite partie du texte de cette missive ...

Ne laissez pas que des miettes aux anciens exploitants.

Ne les réduisez pas au pain sec.

 (document France 3 Picardie - Capture d'écran)

... à laquelle les exploitants retraités ont joint des miettes de pain. D'après France 3, le contenu intégral de la lettre n'est en aucune manière injurieux, et c'est bien l'ajout des miettes de pain qui a motivé l'action en justice.

Le délit d'outrage est encadré par la loi sur la liberté de la presse de 1881, et peut donner lieu à une amende de 45.000 euros ; c'est cette disposition sur laquelle reposaient notamment les différentes actions en justice engagées par Nicolas Sarkozy à l'encontre de manifestants reprenant son "Casse toi pauv' con".

Le retraité, qui se dit "assez content du résultat", et voit dans le dépôt de plainte la preuve que le courrier est bien arrivé à destination, détaille même avoir reçu la visite des Renseignements généraux :

J'ai les renseignements généraux qui m'ont contacté par téléphone, parce que j'ai une plainte déposée de l'Elysée au parquet de Paris.

"Sept autres expéditeurs de miettes devraient être auditionnés à leur tour prochainement", assure France 3, ce lundi.

L'Elysée, contacté par Le Lab, n'a pas encore précisé les fondements et les motivations de cette action en justice.

Voici le reportage diffusé par France 3 Picardie sur le sujet, dimanche 9 décembre :

Du rab sur le Lab

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