Femmes indésirables dans certains cafés : Axelle Lemaire dénonce des "pratiques intolérables"

Publié à 11h45, le 09 décembre 2016 , Modifié à 12h40, le 09 décembre 2016

Femmes indésirables dans certains cafés : Axelle Lemaire dénonce des "pratiques intolérables"
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Un reportage diffusé le 7 décembre dans le JT de France 2 montre comment les femmes sont exclues de certains cafés de Sevran (Seine-Saint-Denis) et de la banlieue lyonnaise. "Y’a que des mecs dans ce café", lance un homme à deux femmes pour leur signifier qu’elles sont indésirables. Il poursuit, à l’adresse de ces militantes de l’association "La Brigade des mères" qui filment en caméra cachée : "Dans ce café y’a pas de mixité on est à Sevran, on est pas à Paris, t’es dans le 93 ici, c’est des mentalités différentes, c’est comme au bled." Le reportage continue en banlieue lyonnaise, où des femmes tentent de se réapproprier l’espace public en organisant des marches et en interpellant un patron de café sur l’absence de mixité dans son établissement.

"Il faut faire comprendre à l’ensemble de nos concitoyens que ce sont effectivement des pratiques intolérables", dénonce Axelle Lemaire, premier membre du gouvernement à s’exprimer sur ce sujet, ce vendredi 9 novembre sur RTL. La secrétaire d’État au Numérique, qui n’avait pas vu le reportage mais a "lu des articles" dessus, selon son entourage contacté par Le Lab, s’en remet à l’article 14 de la Convention européenne des droits de l’homme qui prévoit que "la jouissance des droits et libertés doit être assurée sans distinction aucune fondée notamment sur le sexe". Axelle Lemaire dit :

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Il faut croire que ça existe en France puisque la preuve en a été apportée. [...] Je ne pense pas qu’il y ait un déni. Ce qui est très important, c’est de rappeler à tous le contenu de la loi. Le problème, c’est [...] qu’on ne voit pas cela en terme de discrimination mais tout de suite de religion et de laïcité. En l’occurrence, c’est une discrimination à l’égard des femmes. [...] Il faut réaffirmer l’application des textes de loi dans notre pays : l’interdiction de discriminer les femmes. 

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Si les faits étaient avérés, alors "bien sûr, à ce moment-là, les propriétaires du café peuvent tout à fait être poursuivis", ajoute la secrétaire d'État qui pointe du doigt un "procès en laxisme inacceptable" fait à l’exécutif qui "ne correspond pas à la réalité de l’action gouvernementale". "Elle estime qu’il y a une raison très objective pour qu’une enquête soit diligentée", résume son entourage, tout en rappelant la séparation des pouvoirs. Au mois de janvier, Pascale Boistard, secrétaire d'État chargée des Droits des femmes, avait dénoncé, dans une interview à Marianne"Il y a sur notre territoire des zones où les femmes ne sont pas acceptées, où elles ne sont pas respectées, et où elles sont quasiment obligées de vivre avec cette donnée comme un désagrément du quotidien. Et tout le monde semble trouver cela plus ou moins normal."

Du rab sur le Lab

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