BANDE DE RINGARDS - François Fillon en est persuadé : le second tour de la primaire de la droite l’opposera à Alain Juppé. Confiant, l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui se réjouirait presque de voir ses concurrents piller ses propositions puisqu’il "donne le ton à l’opposition" , estime que les projets proposés par ses rivaux ne sont pas à la hauteur. Pas à la hauteur du sien en tout cas.
Invité de BFMTV ce mercredi 16 mars, le député LR de Paris estime donc que seul le maire de Bordeaux est un vrai rival pour lui. "Ma conviction, c’est qu’il y a aujourd’hui deux projets sur la table qui ont une colonne vertébrale, qui ont été travaillés", estime-t-il, parlant donc du sien et de celui d’Alain Juppé. Mais aussitôt, il dézingue le projet de cet autre ancien Premier ministre, le qualifiant en substance d’archaïque et ringard :
"Il y a celui d’Alain Juppé, qui est un projet classique qui s’inscrit dans les schémas politiques du 20e siècle avec une grande prudence. Il considère que c’est très difficile de faire des réformes en France. Si, il y aura des réformes (avec Juppé, ndlr) mais elles seront conduites à un rythme qui n’est pas compatible avec la gravité de la situation de notre pays. Moi, je propose un projet de rupture. Ce sont les deux seuls projets qui sont sur la table.
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Les "deux seuls projets qui sont sur la table" ? Sympa pour le reste de l’armée mexicaine des candidats déclarés ou putatifs à cette primaire de la droite et du centre. Les Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé et les autres apprécieront vraisemblablement. Relancé justement sur Bruno Le Maire par Jean-Jacques Bourdin, François Fillon ne le ménage pas plus :
"Bruno Le Maire a du talent. Mais son projet consiste à dire "mettez dehors tous ceux qui ont gouverné". Au passage, il a gouverné pendant près de cinq ans dans les gouvernements dont j’ai eu la responsabilité. Ce n’est pas un programme, c’est pas un projet construit. Il n’y a pas de méthode pour le changement.
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Et bim. Un autre "ringard". Quant à Nicolas Sarkozy, tout en soulignant qu’il n’est "pas candidat pour le moment", François Fillon, offensif, souligne malicieusement que le président de LR "raisonne toujours sur la base de ce qu’on a fait en 2007".
En somme, et même si ça ne parait pas évident, le seul candidat moderne, c’est Fillon. Qu’on se le dise.