François Hollande et le syndrome du "petit garçon dans la cour des grands"

Publié à 13h59, le 23 octobre 2012 , Modifié à 15h08, le 23 octobre 2012

François Hollande et le syndrome du "petit garçon dans la cour des grands"
(Reuters)

Les débuts de François Hollande président de la République remontent à la surface. Ces derniers jours, à l'occasion d'articles sur les habitudes du chef de l'Etat ou d'éditos, des anecdotes se sont glissées sur ses premiers pas à l'Elysée, donnant ainsi l'image d'un François Hollande béat devant son nouveau statut.

Le Point du 18 octobre décrit François Hollande "un brin émerveillé" face à sa nouvelle fonction et aux prérogatives qui en découlent. Juste après son investiture, dans l'avion présidentiel qui l'emmène aux Etats-Unis pour sa première fois en tant que chef d'Etat, il reçoit ainsi un coup de fil de son ami Claude Bartolone. Selon l'hebdomadaire, le nouveau président s'extasie devant la possibilité de passer ainsi des coups de fil dans les airs :

Tu te rends compte, Claude, je suis dans le Sarko One. Grâce à Sarkozy, tu peux me joindre directement !

Même béatitude quelques semaines plus tard, le 14 juillet, toujours avec Claude Bartolone alors devenu président de l'Assemblée nationale. Les deux hommes sont à la tribune présidentielle pour le défilé et se "tombent dans les bras" :

Si on avait pu imaginer dire à nos enfants qu'on se retrouverait un jour ici ensemble !

Emerveillement toujours dans le numéro de Marianne du 20 octobre. Dans son édito, et pour illustrer le fait que François Hollande ne s'est pas encore trouvé dans son rôle de chef de l'Etat, Nicolas Domenach raconte cet épisode :

Ancien conseiller à l'Elysée et désormais président, François Hollande raconte avec le sourire que, pendant plusieurs jours, il a frappé à la porte de son bureau avant d'y pénétrer.

 

Infantiliser un président fraichement élu, est-ce nouveau ? Cinq ans auparavant, un journaliste avait également tenté de faire s'extasier Nicolas Sarkozy sur son nouveau statut. Mais la chose n'était pas vraiment passée.

Souvenez-vous, lors de l'interview présidentielle de l'été 2007, un mois et demi après l'entrée en fonction du candidat UMP, Patrick Poivre d'Arvor a voulu connaitre son état d'esprit, notamment lors du sommet du G8 "au milieu de tous ces chefs d'Etat". "On vous a senti un peuexcité, presque comme un petit garçon qui est en train de rentrer la cour des grands", lance le journaliste à Nicolas Sarkozy. Malgré les mots d'excuse de Patrick Poivre d'Arvor, Nicolas Sarkozy ne lui a jamais pardonné cette bravade.

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