TIMING– A peine plus de quatre petites heures. Voilà le temps qu’il aura fallu, ce mardi 23 octobre, à Bertrand Delanoë, pour se rappeler au bon souvenir des promesses de campagne de François Hollande, après que la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a fait part, vers 8h30, sur Radio Classique et Public Sénat, de ses "doutes" quant à la possibilité de mettre en œuvre l’engagement relatif au droit de vote des étrangers dès les échéances électorales de 2014.
Dans un billet énervé, posté un peu avant 13 heures sur son blog, le maire socialiste de Paris appelle "la gauche" en général, et François Hollande en particulier à oser affronter le "risque" de l’impopularité et de la caricature pour traduire dans la loi cette mesure.
"Il [en] est temps", explique-t-il, jugeant qu'il s'agit d'une question "d'honneur" :
L’honneur de la gauche est aujourd’hui de tout mettre en oeuvre pour faire adopter, avant mars 2013, cette réforme de justice et de cohésion sociales, afin qu’elle soit applicable aux élections municipales de mars 2014.
S’il ne nomme ni ne fait référence explicite aux propos de la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, Bertrand Delanoë prend néanmoins son exact contrepied.
Celle-ci confessait en effet, dans une interview à Public Sénat et Radio Classique, un peu avant 8h30, ce même jour, ses "doutes" sur le sujet :
Ce qu'ont dit le président de la République et le Premier ministre, c'est qu'il fallait créer les meilleures conditions avant d'ouvrir ce débat et qu'il fallait dépassionner les choses pour éviter de partir sur la caricature permanente.
Est-ce que [les parlementaires] seront [convaincus de l’utilité de la réforme] pour que le droit de vote des étrangers soit applicable en 2014 ?
J’avoue avoir quelques doutes puisqu’il faudrait l’adopter d’ici le printemps 2013.