François Hollande moque le prétendu féminisme de Marine Le Pen

Publié à 12h22, le 03 mars 2016 , Modifié à 12h33, le 03 mars 2016

François Hollande moque le prétendu féminisme de Marine Le Pen
© JASON REED / POOL / AFP

Première nouvelle, merci de prévenir. C'est peu ou prou le ton qu'emploie François Hollande lorsqu'on l'interroge sur les "arguments prétendus féministes" de Marine Le Pen. "On", ou plutôt le magazine Elle, auquel le chef de l'État accorde une longue interview, vendredi 4 mars.

Un entretien dans lequel le président évoque longuement ses préoccupations pour les droits et l'émancipation des femmes - dénonciation du harcèlement "d'où qu'il vienne" et des silences qui l'entourent, hommage aux "figures féminines" que sont Simone Veil, Yvette Roudy, Geneviève de Gaulle-Anthonioz ou encore Angela Merkel, nécessité d'un meilleur partage des tâches domestiques comme "condition du bonheur familial". Puis vient une question sur la présidentielle 2017 et la candidature de la présidente du FN.

"Craignez-vous, en 2017, d'avoir face à vous une femme, Marine Le Pen, qui use d'arguments prétendument féministes ?", l'interroge Elle. Sa réponse fuse :

 

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Marine Le Pen était déjà candidate en 2012. Et je ne l'ai pas entendue développer de tels arguments.

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D'après François Hollande, l'engagement féministe de la patronne frontiste serait donc du genre récent. Comprendre : peu profond, voire opportuniste.

Cette question de l'hebdomadaire est plus précisément une référence à la tribune de Marine Le Pen dans L'Opinion, début janvier. Dans ce texte, elle revenait sur les agressions sexuelles commises à Cologne le soir du Nouvel an. S'exprimant en "femme française libre" et citant Simone de Beauvoir comme Elisabeth Badinter, elle liait explicitement immigration et atteinte à la liberté de la femme :

 

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J’ai peur que la crise migratoire signe le début de la fin des droits des femmes.

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Un discours qui l'amenait à réclamer à François Hollande l'organisation d'un référendum, qui porterait sur ces questions : "Les Français souhaitent-ils oui ou non qu’on cesse d’accueillir les migrants sur leur territoire ? Souhaitent-ils oui ou non sortir de l’espace Schengen et rétablir des contrôles permanents aux frontières nationales ?" Ça tombait bien, puisqu'il s'agit justement de deux éléments centraux du programme du FN...

De son côté, François Hollande revient lui aussi, dans cette interview à Elle, sur les événements de Cologne. "Un choc", dit-il, soulignant fortement que les agressions sexuelles n'ont pas attendu la crise des réfugiés pour se produire sur le sol européen :

 

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À Cologne, la gêne était d'autant plus grande que les auteurs pouvaient être des réfugiés. Or, le respect de la femme est un principe absolu. Si le drame de Cologne a à ce point marqué les esprits, c'est aussi parce que, tous les jours, dans beaucoup de nos villes des femmes subissent des harcèlements verbaux ou physiques dans la rue et les transports en commun. Et ce n'est pas le fait d'hommes qui viennent d'arriver sur notre territoire ou qui n'auraient pas bénéficié d'une éducation semblable à la nôtre. C'est un phénomène de masse qui doit être regardé en face car il atteint les principes mêmes de la vie en commun.

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