PEUR SUR LES FEMMES - Qu’on se le dise, Marine Le Pen version 2016 est féministe. Dans une tribune à paraître dans L’Opinion jeudi 14 janvier, la présidente du Front national revient sur les événements du Nouvel an à Cologne, en Allemagne, et s’inquiète pour les droits des femmes.
Elle commence sa tribune avec ces mots :
"C'est la responsable politique, mais aussi la femme, qui prend aujourd'hui la plume pour s’adresser aux Français. C’est comme femme française libre, qui a pu jouir toute sa vie durant des libertés très chères, acquises de haute lutte par nos mères et nos grands-mères, que je tiens à alerter sur une nouvelle forme de la régression sociale, humaine et morale que nous impose la crise migratoire […].
"
Pour Marine Le Pen, la crise migratoire a deux conséquences : "le risque terroriste" et donc un impact inquiétant sur la "situation de la Femme". Elle écrit :
"Je suis aussi indignée, comme responsable politique, comme femme, de voir que ces centaines d’agressions sexuelles dans différents pays d’Europe n’émeuvent en rien nos dirigeants. Je suis effarée de l’irresponsabilité d’Angela Merkel qui permet par sa politique laxiste une telle situation, et de la faiblesse de François Hollande qui sur le sujet migratoire, comme sur les autres, se couche devant l'Allemagne et l'UE.
"
Et, après avoir cité la féministe Elisabeth Badinter, Marine Le Pen s’appuie sur une citation de Simone de Beauvoir pour dérouler son argumentaire :
"Je repense à ces paroles de Simone de Beauvoir : 'N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question', et j’ai peur que la crise migratoire signe le début de la fin des droits des femmes.
"
En dénonçant ces deux risques prétendus de la crise migratoire, Marine Le Pen demande à François Hollande d’organiser un référendum sur ce sujet :
"Je demande solennellement au président de la République, sur ces sujets aussi cruciaux, de donner la parole à notre peuple, par référendum. Les Français souhaitent-ils oui ou non qu’on cesse d’accueillir les migrants sur leur territoire ? Souhaitent-ils oui ou non sortir de l’espace Schengen et rétablir des contrôles permanents aux frontières nationales ? À ces deux questions je réponds, en tant que responsable politique, en tant que femme, un grand oui !
"
[Edit 19h55]
Et cette question des "droits des femmes" est en réalité une préoccupation généralisée au FN en ce me moment, puisque Florian Philippot y fait également référence. Sur BFMTV en fin d'après-midi, le numéro 2 du parti est interrogé sur le "conseil" du consistoire de Marseille aux juuifs de la ville : ne plus porter la kippa dans la rue "jusqu'à des jours meilleurs", après l'agression d'un professeur juif par un adolescent se réclamant de Daesh. Cet appel "n'est pas la bonne solution", dit-il d'abord. Puis il "rapproche" cela avec "ce que l'on a vu à Cologne" et déroule cet argumentaire :
"Il y a une crise migratoire, liée de la même manière à une crise du fondamentalisme islamiste qui fait reculer nos modes de vie, nos libertés en général. [...] On voit bien qu'on est en plein recul. Non seulement il y a la violence physique, il y a la violence verbale, mais il y a maintenant un recul général de nos modes de vie, de nos libertés, notamment pour certaines religions mais aussi pour les femmes, les droits des femmes en général. Et on voit bien que c'est un cercle vicieux.
Ce n'est pas aux sociétés occidentales de s'adapter à la menace. À ce moment-là, on va dire aussi aux femmes : 'Couvrez-vous, mettez un voile, ça sera peut-être moins risqué', et puis on demandera aux Français de confession chrétienne de ne plus aller dans certaines églises parce qu'elles pourraient être menacées [...]. C'est pas possible. C'est pas possible, il faut qu'on réaffirme nos valeurs, notre liberté, nos modes de vie.
"
"Pour cela, il faut aller à la racine, poursuit-il : arrêter cet afflux de migrants qui est irresponsalbe, totalement irresponsable et qui continue, retrouver des frontières nationales, lutter contre le fondamentalisme islamiste, retrouver de l'autorité, de la fermeté, arrêter avec ce laxisme et ce communautarisme."