Le député de la majorité qui dit ouvertement qu'il ne votera pas le mariage homo

Publié à 18h22, le 05 décembre 2012 , Modifié à 18h43, le 05 décembre 2012

Le député de la majorité qui dit ouvertement qu'il ne votera pas le mariage homo
Gérard Charasse, à l'Assemblée Nationale. (YouTube)

SANS LUI - Il "assume" mais ne veut "surtout pas polémiquer". Gérard Charasse, député radical de l'Allier, membre de la majorité présidentielle, est contre le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels. Il ne "ménera pas la fronde" mais dit haut et fort son "opposition philosophique" quand on lui pose la question

Interrogé par Le Lab, ce mercredi 5 décembre, le député regrette l'emploi du mot mariage, "un terme impropre, j'aurai préféré qu'on améliore le PACS", revendique sa liberté de vote et, même s'il ne veut donner aucun nom, assure qu'il n'est pas le seul député de la majorité présidentielle à être hostile à cette réforme : 

Je ne voterai pas ce texte. En tant que membre de la majorité présidentielle, je ne me suis pas engagé à voter tous les textes, je ne suis donc pas tenu de voter le mariage homosexuel.

Par contre, évidemment, le gouvernement peut compter sur moi pour voter les textes aussi primordiaux que le budget. 

Concrètement, Gérard Charasse compte ne pas prendre part au vote le jour J, au palais Bourbon,  plutôt que de voter contre. 

"L'humanité est par essence mixte" argumentait le député de l'Allier,  jeudi 29 novembre, dans les colonnes de La Montagne, se disant proche de la femme de Lionel Jospin, la philosophe Sylviane Agacinski  

Je suis opposé à cette proposition qui ne figurait pas dans mon programme de campagne qui reprenait, au niveau national, pourtant l’essentiel de celui de la majorité présidentielle.

Je n’ai pas changé d’avis et, non pour des raisons de “nature”, mais pour des raisons politiques, je ne voterai pas cette proposition.

Si la loi passe, ce qui est hautement probable, le député se réjouit de ne plus être maire :

Si j’avais été encore été maire [du Vernet, en Auvergne], je me serai fait remplacer par mon adjoint. Sinon j'aurais respecté la loi. C'est la loi. 

 

Najat-Vallaud Belkacem, porte-parole du gouvernement, interrogée par Le Lab le 21 novembre, assurait  qu'il y avait "un soutien fort de la majorité" et ne pas avoir "entendu de dissension sur le sujet".

Le projet de loi sera examiné à partir du 29 janvier 2013.

Du rab sur le Lab

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