"Espérons qu'il ne s'agisse pas d'une nouvelle forme de 'phobie administrative'." C'est par cette petite blagounette en référence à Thomas Thévenoud que Guillaume Larrivé, député de Les Républicains, réagit aux informations de L'Express, mardi 21 juillet, relatives aux interrogations de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) sur les comptes du candidat Hollande en 2012.
D'après l'hebdomadaire, après l'élection de 2012, la CNCCFP a réclamé quelque 450 justificatifs à l'équipe de campagne de celui qui avait succédé à Nicolas Sarkozy. En cause : des informations manquantes sur l'inauguration du QG de campagne, des factures mal détaillées ou encore la non prise en compte de meetings datant de la primaire socialiste. Finalement, les comptes ont été validés et, au petit jeu des frais réintégrés ou supprimés durant cette phase d'enquête, la somme déclarée a finalement été minorée de 50.000 euros.
Ces informations, jusqu'ici confidentielles, ont été rendues consultables par une décision du Conseil d'État, écrit encore L'Express.
Guillaume Larrivé s'émeut donc, par le biais d'un communiqué diffusé sur le site de Les Républicains, de ces révélations. Et malgré le fait que ces comptes de campagne n'étaient au bout du compte pas frauduleux, le secrétaire national de LR chargé de l'immigration écrit :
"Au fond, il est surprenant que cela n'ait pas entraîné un recalcul des dépenses électorales par la CNCCFP. Des doutes sérieux pèsent désormais sur le respect du plafond de dépenses et du code électoral du candidat François Hollande.
Il ne saurait y avoir deux poids deux mesures entre les comptes de campagne du candidat élu et les autres. C'est le principe même d'égalité entre candidats qui est en question. Quel est l'avis de la Haute Autorité de Transparence de la Vie Publique ? Les Français ont le droit de savoir. Le candidat Hollande doit faire toute la lumière sur ses comptes de campagne. La transparence, c'est maintenant ?
"
S'il évoque un "deux poids deux mesures" sur ce sujet, c'est que les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy, eux, avaient bel et bien été rejetés par le Conseil constitionnel. Suite à quoi le fameux "Sarkothon" avait été organisé afin de rembourser les frais de campagne avancés, le candidat Sarkozy se trouvant privé de leur remboursement par la décision des sages.
Autré député LR à avoir réagi : Éric Ciotti. L'élu des Alpes-Maritimes a estimé que ces révélations étaient "extrêmement graves", se demandant pourquoi ces faits avaient été "cachés" :
Les révélations sur les irrégularités du compte de campagne de F. Hollande sont extrêmement graves .Pourquoi ces faits ont ils été cachés ?
— Eric Ciotti ن (@ECiotti) 21 Juillet 2015
[Edit 20h00 : ajout tweet Ciotti]