Guy Carcassonne était un professeur de vie, par Olivier Duhamel

Publié à 14h48, le 27 mai 2013 , Modifié à 14h53, le 27 mai 2013

Guy Carcassonne était un professeur de vie, par Olivier Duhamel
Guy Carcassonne, en mai 2010 (photo MaxPPP)

Notre éditorialiste Olivier Duhamel, son ami depuis quatre décennies, dévoile quelques facettes inédites de Guy Carcassonne, grand juriste, décédé ce lundi 27 mai à l'âge de 62 ans

 

  1. L’épicurien altruiste

    Orphelin de père à sept ans, pauvre la décennie suivante, il décida que la vie serait belle. Qu’il en profiterait, et en ferait profiter les autres. S’acharnant dans ses études, il devint professeur de droit, major à l’agrégation de 1983. 

    En politique, il servit un homme, un seul, Michel Rocard, dix ans durant. Ce que peu savent : le gouvernement Rocard n’avait pas la majorité. Lors de l’instauration de la CSG, il subit une censure approuvée par la droite, le centre et les communistes. Par sa force de conviction, il a empêché son adoption. Il quitta ensuite ce monde cruel.

    Juriste, il gagna sa vie par ses talents de consultant, mais les mit gracieusement au service de tout Etat qui le sollicitait en matière constitutionnelle. 

    Esprit libre, il refusa toujours de s’inscrire au barreau. Parce qu’il aurait dépendu d’un Ordre et de sa discipline. Et déclina tous les honneurs mais presque aucun des plaisirs de la vraie vie.

    Professeur plus que tout, il ne quitta jamais son université à Nanterre, et s’enthousiasmait lorsque, comme lui, un jeune sans privilège réussissait.

    >> A lire aussi, par Olivier Duhamel et Jean Veil, Guy Carcassonne: "la réussite d'un étudiant 'fils de rien'", sur LeMonde.fr

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