BRACELETS POUR TOUS - Hervé Mariton est un candidat à la primaire de la droite qui tranche. Proche de la Manif pour tous et ultralibéral assumé, le député LR de la Drôme veut se faire remarquer, et sortir du lot et des tréfonds des sondages, par des propositions chocs.
Nouvel exemple en ce début de printemps. Après l’avoir évoqué sur BFM TV et RMC le 18 mars, Hervé Mariton réitère sa volonté de voir les demandeurs d’asile équipés de bracelets électroniques (comme les délinquants). Invité de France Info ce lundi 28 mars, le troisième homme de l’élection pour la présidence de l’UMP (derrière Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire) a ainsi développé sa suggestion :
"Il s’agit d’une régulation des mouvements d’asile. L’asile est une valeur fondamentale de la République. Quand une personne a le droit d’asile, elle est tout à fait libre dans la République. Tant qu’elle n’a pas bénéficié du droit d’asile, il est important qu’on sache où elle se trouve.
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Et pour savoir "où elle se trouve", rien de mieux donc que le bracelet électronique, que certains à droite et à la droite de la droite voulaient également mettre aux poignets des "fichés S". Hervé Mariton poursuit :
"Je fais une distinction très claire entre le fait d’être demandeur du droit d’asile et le fait de l’avoir. Quand on a obtenu le droit d’asile, il n’y a aucune espèce de raison d’avoir le bracelet électronique. Mais tant qu’on ne l’a pas, le risque de disparaître quelque part dans la nature et le risque éventuellement que des personnes qui ont des comportements moins bienveillants à l’égard de la République disparaisse dans la nature. Ce risque il est important de le prévenir.
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S’il répète également que l’asile est une valeur qu’il "partage", se pose une question technique et pratique fondamentale. En septembre 2014, il y avait en France près de 11.000 porteurs de bracelets électroniques. Or, il y a eu en 2015 près de 80.000 demandes d’asile. "Cela veut dire qu’une fois que la personne a obtenu le droit d’asile, il n’y a plus de bracelet. Je souhaite que les demandes de droit d’asile soient traitées beaucoup plus rapidement qu’elles ne le sont actuellement", conclut Hervé Mariton en guise de réponse à cette équation.