Hervé Novelli relance l’inventaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy et accuse sa politique économique et sa communication

Publié à 07h03, le 25 juin 2013 , Modifié à 08h28, le 25 juin 2013

Hervé Novelli relance l’inventaire du quinquennat de Nicolas Sarkozy et accuse sa politique économique et sa communication
Nicolas Sarkozy le 28 mars 2012 à Elancourt (Reuters)

DROIT D’INVENTAIRE – Petit à petit, les langues se délient. Un an après l’échec de Nicolas Sarkozy à la présidentielle face à François Hollande, quelques voix de l’UMP s’élèvent pour ouvrir l’inventaire du dernier quinquennat.

Si Jean-Pierre Raffarin a été jusque là l’un des plus libres dans ses prises de parole, il est rejoint par Hervé Novelli, dans l’Opinion. Et c’est peut-être la critique la plus frontale contre la quinquennat de Nicolas Sarkozy en provenance de son camp.

Ancien secrétaire d’Etat de Nicolas Sarkozy, figure de l’aile libérale de l’UMP, Hervé Novelli juge d’abord qu’aujourd’hui, son parti "est en mauvais état". Une conséquence d’un bilan insuffisamment tiré.

Ainsi s’interroge-t-il d'abord sur la pertinence de la tonalité de la campagne élyséenne menée par le candidat Sarkozy :

Sommes-nous partisans d’une démocratie sociale qui fonctionne, alors que, lors de la dernière campagne présidentielle, le représentant de notre camp dénonçait les corps intermédiaires ?

Mais pour l’ancien député UMP d’Indre-et-Loire, là où le bâts blesse, c’est sur la politique économique. "Il faut réfléchir à ce que nous avons fait durant la décennie que nous venons de passer au pouvoir", dit-il sans langue de bois.

Expliquant que Nicolas Sarkozy a été élu en 2007 pour marquer une rupture avec l’immobilisme du dernier mandat de Jacques Chirac, Hervé Novelli regrette que cette rupture annoncée n’ait été que de façade :

Au final, sur nombre de sujets, nous n’avons pas affiché des choix clairs qui nous auraient permis de nous définir.
Nous nous sommes mêmes parfois contredits. Ainsi, alors que Jacques Chirac avait approfondi la décentralisation, nous l’avons, à partir de 2007, reniée !
Quant à la ligne économique, elle est restée floue.

Et de poursuivre son procès en libéralisme de Nicolas Sarkozy :

Sommes-nous, au final, libéraux ? Sous le précédent quinquennat, nous n’avons pas délivré la promesse d’une prospérité que nous aurions dû obtenir car nous avons pas suffisamment fait confiance à l’économie de marché, ni assez accompagné les entreprises et les entrepreneurs.

Au contraire, les patrons étaient stigmatisés, le libre-échange et le capitalisme critiqués, le protectionnisme promu…

BONUS TRACK : Novelli tance la présidence bling-bling

Il n’utilise pas l’expression mais semble la penser très fort. Dans sa critique frontale du sarkozysme, Hervé Novelli, outre sa dénonciation d’une ligne économique floue, n’a pas supporté la communication made in Sarkozy.

Sa pratique du pouvoir l’a coupé de beaucoup de gens. J’ai personnellement regretté que la communication et l’affichage l’emportent souvent sur l’action en profondeur.

Du rab sur le Lab

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