Hollande avait accepté l'idée d'une primaire... parce qu'il pensait qu'elle n'aurait pas lieu

Publié à 09h11, le 13 avril 2017 , Modifié à 09h21, le 13 avril 2017

Hollande avait accepté l'idée d'une primaire... parce qu'il pensait qu'elle n'aurait pas lieu
François Hollande © AFP

ALL IN - Le débat avait été intense : un Président en exercice doit-il, voire peut-il, se soumettre à une primaire partisane pour se présenter à sa propre succession ? François Hollande avait fini par trancher en acceptant d'en passer par là, contraint et forcé par l'état de fragmentation du Parti socialiste et le manque d'entrain suscité par sa candidature. Mais il s'agissait en fait là d'un énième coup tactique tellement osé qu'il a fini par se retourner contre lui. Encore un pari raté au cours de ce quinquennat...

Car le chef de l'État explique, dans une interview au Point publiée jeudi 13 avril, qu'il ne croyait pas une seconde que cette primaire serait effectivement organisée, et ce bien qu'il ait donné son accord. Il dit :

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La primaire est totalement antinomique de la fonction présidentielle. Il est impossible d'être Président et, en même temps, candidat à une primaire, dans les formes que nous avons connues.



[...] Je pensais qu'il n'y en aurait pas parce qu'elle n'avait pas lieu d'être.

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Loupé. Enfermé dans sa promesse d'y participer et cerné de tous les côtés par les candidatures de multiples rivaux, il a fini par assister en spectateur à cette primaire qui a bel et bien eu lieu. Plus globalement, le chef de l'État dit aujourd'hui toute son aversion pour le système des primaires, qui mettrait en péril les partis de gouvernement selon lui :

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De cet épisode, je tire une conclusion : il ne doit plus y avoir de primaires dans des partis de gouvernement. Sinon, il n'y aura bientôt plus de parti de gouvernement dans ce pays. Ils sont devenus fragiles et doivent retrouver une légitimité par eux-mêmes, pas en choisissant leurs candidats à vau-l'eau, comme aurait dit le général de Gaulle.

 

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Longtemps, François Hollande a pourtant été l'exemple vivant du bénéfice du système des primaires. Il faut dire que le voir passer de "Monsieur 3%" à candidat à la présidentielle puis Président n'avait rien d'évident avant le succès de cette large compétition interne au PS, inédite sous la Vème République. Aussi pensait-on cette pratique en voie de généralisation : même la droite la plus "gaulliste" s'y convertissait...

Mais même les victoires éclatantes de Benoît Hamon et François Fillon, par lesquelles se sont soldés les scrutins partisans de 2016 et 2017, n'auront pas suffi à parfaitement unifier leurs camps respectifs (avec certes des raisons liées aux *légers* soucis judiciaires du candidat en ce qui concerne la droite). Et si le premier Président à être sorti d'une primaire en vient lui aussi à critiquer ce système, on peut penser que celui-ci n'a pas que des beaux jours devant lui.



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