Les temps sont durs pour Jean-Christophe Cambadélis. Le patron du PS doit jouer aux équilibristes entre un PS sonné par les confidences à répétition et les mauvais sondages de François Hollande et la pression qu’exerce sur la rue de Solférino la comète Emmanuel Macron. Car le moral n'est pas au top rue de Solférino.
Alors, en gardien du temple socialiste, le Premier secrétaire du PS tape. Sur les médias en général et sur la couverture médiatique qu’accorde L’Express à l’ancien ministre de l’Economie parti dans une aventure solitaire vers la présidentielle avec son mouvement "En Marche !" en particulier. Invité de l’émission de LCP Questions d’info , Jean-Christophe Cambadélis a ainsi accusé l’hebdomadaire de "transformer Macron en Mendès France des temps moderne" tout en reprochant à L’Express de multiplier les unes sur Emmanuel Macron quand ses sondages baissent :
"Je suis un peu surpris de la cinquième une de l’Express sur Macron. Pas sur Juppé, un journal de droite il n’y a pas de problème. Pourquoi tout d‘un coup cet engouement de l’Express qui a transformé Macron en Mendes France des temps modernes et qui maintenant, tous les 15 jours, surtout quand il commence à baisser dans les sondages, le remet à la une ?
"
Alors qu’on lui demande "pourquoi", selon lui, le magazine met-il tant en avant l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande et Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadélis reste énigmatique et demande à la presse de "creuser" le sujet :
"Je n’en sais rien. C’est une question ouverte que j’aimerais bien qui vous creusiez.
"
[Edit 19h30] La réponse de L'Express :
Le magazine L'Express a choisi de répondre aux accusations de Jean-Christophe Cambadélis. L'hebdomadaire explique au patron du PS pourquoi il a fait sa Une à plusieurs reprises sur Emmanuel Macron. Dans un édito vidéo, Christophe Barbier assure que "L'Express ne fait partie d'aucun camp". Il poursuit :
"Parce qu'il bouge les lignes, il bouscule le paysage politique, il veut réformer pour l'intérêt général. L'Express, qui ne fait partie d'aucun camp, ne soutient aucun candidat, pousse la nouveauté et la nouvelle génération politique.
"
[BONUS TRACK] On peut plus rien dire
Déjà remonté de longue date contre "un consensus médiatico-sondagier" contre François Hollande (et pour Juppé), le député PS de Paris trouve "incroyable" la "mansuétude" des médias envers le FN alors que "on tape à bras raccourcis dès une demi-phrase du PS". Et d’ajouter, en mode "on peut plus rien dire" (que ne renierait ni Marine Le Pen ni Nicolas Dupont-Aignan) :
"C’est inquiétant car les représentations politiques au sommet, médiatiques sondagières et politiques sont tétanisées par rapport au FN, on n’ose plus rien dire. A part Le Monde qui a dévoilé le programme de l’extrême droite aujourd’hui on ne dit rien.
"