Jean-Christophe Cambadélis dénonce "un dispositif politique totalement hollandais"

Publié à 15h41, le 13 juillet 2013 , Modifié à 15h46, le 13 juillet 2013

Jean-Christophe Cambadélis dénonce "un dispositif politique totalement hollandais"
Jean-Christophe Cambadélis. (Maxppp)

SNIPER - Grande gueule du PS, fort d’une rare liberté de parole dans la majorité, le député PS de Paris, Jean-Christophe Cambadélis n’est pas tendre avec la manière de gouverner de François Hollande. 

Ce samedi 13 juillet, dans l’émission Mediapolis, sur Europe 1, Jean-Christophe Cambadélis critique l’Etat-hollandais mis en place par le président. En février, il reprochait déjà au chef de l’Etat de ne pas assez intégrer le Parti socialiste dans son dispositif politique.

"Le dispositif politique est totalement hollandais", affirme-t-il avant d’affiner sa pensée :

Il repose sur la plupart de ceux qui l’ont soutenu au premier tour de la Primaire. Vous avez le Premier ministre, le président du groupe au Sénat, le président du groupe à l’Assemblée, le Premier secrétaire, les principaux ministres du gouvernement.

Un "Etat hollandais", plutôt qu’un Etat-PS, qui serait selon lui une erreur majeure, expliquant pour partie les mauvais sondages de François Hollande.

Le chef de l’Etat reproduit là la même erreur de jugement qu’Alain Juppé, Premier ministre de Jacques Chirac :

A partir du moment où il n’a pas élargi son espace – c’était déjà le problème de Juppé en son temps par rapport aux balladuriens –, il n’a pas associé d’autres courants du Parti socialiste, que le PS n’a pas intégré la gauche du parti dans son dispositif et dans son secrétariat national, il est sur une tête d’épingle.

C’est-à-dire que tout se concentre sur François Hollande. A partir de là, il finit par subir les conséquences d’un mécontentement politique majeur.

Aussi le renoncement à la promesse de campagne de ne pas recevoir les journalistes à l’Elysée pour le 14 juillet entre-t-il dans une stratégie de "présidentialisation" afin de remonter dans l’opinion.  

Une manière, selon Jean-Christophe Cambadélis, qui se dit "très inquiet" pour les municipales et plus encore pour les européennes, "d’incarner le lieu" :

Il avait même dit qu’il ne parlerait jamais de l’Elysée. Formellement, il revient sur sa position. Le problème n’est pas le lieu, mais le discours.

Dans sa stratégie de présidentialisation, il faut incarner le lieu. C’est le bilan qu’il fait et que fait son entourage des raisons pour lesquelles il est aussi bas dans les sondages.

BONUS TRACK : sur le gaz de schiste, les ministres s’expriment trop, le PS pas assez

Le départ de Delphine Batho, les sorties d’Arnaud Montebourg sur le gaz de schiste et son recadrage par le nouveau ministre de l’Ecologie et Jean-Marc Ayrault : une faute de communication et un manquement du PS.

C’est le constat que fait le député de Paris des récentes polémiques sur le sujet.

Pour Jean-Christophe Cambadélis, le problème est simple : les ministres parlent trop, et le PS d’Harlem Désir, pas assez. 

Ce débat aurait du être porté par le PS plutôt que par le gouvernement. Il n’est pas anormal que le PS réfléchisse à cette question. Et comme le PS ne réfléchit pas à cette question, les ministres parlent tout haut. Il n’est pas anormal non plus que les ministres aient des avis sur ce sujet. Mais ils devraient le faire tout bas dans le cadre du conseil des ministres.

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