PS, Hollande, Montebourg, Peillon : Cambadélis dézingue à tout-va

Publié à 10h07, le 08 février 2013 , Modifié à 10h07, le 08 février 2013

PS, Hollande, Montebourg, Peillon : Cambadélis dézingue à tout-va
Jean-Christophe Cambadélis, Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault et Harlem Désir. (Reuters)

SNIPER - Il use de sa liberté de parole. Il critique l’action de son camp et souvent, celle d’Harlem Désir qui l’a battu pour le poste de premier secrétaire du Parti socialiste. Invité de l’émission de Serge Moati, PolitiqueS, jeudi 7 février sur LCP, Jean-Christophe Cambadélis a poursuivi son travail d’autocritique de la majorité socialiste.

Et cette fois-ci, le député PS de Paris n’hésite pas, pour la première fois, à pointer des maladresses de François Hollande, qu’il accuse de bâillonner le parti à la rose, l’erreur de Vincent Peillon avec les enseignants ou encore le volontarisme d’un Arnaud Montebourg "habité".

 

  1. Mitterrand > Hollande

    Interviewé par Serge Moati sur divers sujets, Jean-Christophe Cambadélis ne s’est pas départi de son franc-parler pour livrer son analyse. Morceaux choisis.

    >> #Jefaispeur

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    J’étais un peu consterné de l’argumentation (de ses opposants qui soutenaient Désir pour la tête du PS, ndlr). Qu’on soit contre moi, c’est possible. 

    Mais l’argumentation, c’était que quelque part que j’incarnerais trop le Parti socialiste, je lui donnerais trop d’indépendance, et qu’il fallait accompagner le président  et l’expérience socialiste. 
     

    Et moi, j’ai une grande gueule, j’allais m’exprimer et peut-être, en fonction de mon passé, ils pensaient que j’allais confisquer le parti.

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    >> #partigodillot

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    C’était un peu ça dans leur pensée. Ils voulaient un parti qui, ce qui n’est d’ailleurs pas le caractère d’Harlem, mais ils voulaient un parti qui ne pose pas trop de problèmes.
    En fin de compte, que le centre de gravité de la gauche soit le gouvernement et pas le Parti socialiste.

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    >> #C’étaitmieuxavant

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    Il y a une grande différence entre François Mitterrand et François Hollande. François Mitterrand avait mis le PS au centre. Tous les mardis matin, avec Lionel Jospin, Laurent Fabius quand il était Premier ministre, Pierre Mauroy auparavant, François Mitterrand cadrait l’action gouvernementale et l’action du parti socialiste

    Et là, c’est le mardi, François Hollande n’est pas là, avec seulement le Premier ministre, sur le même plan que les présidents de groupe.

    Je pense qu’il y a un problème, qui n’est pas du aux personnes, mais à sa place (du PS) dans le dispositif politique de François Hollande.

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    >> #Footpolitique

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    Ce n’est pas facile pour lui (Harlem Désir, ndlr). Et ça aurait été difficile pour moi. 

    Pourquoi ? Parce que vous avez le président de la République qui parle, et qui parle beaucoup,  vous avez le gouvernement qui s’exprime sur tous les sujets à chaque fois, les présidents de groupe et le Parti socialiste vient à la fin.

    On l’a transformé en arrière central alors qu’il devait être demi offensif.

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    >> #PeillonFail

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    C’est une grande réforme qu’il défend. Mais il la réduit à la question du temps et des horaires dans l’école. Sa réforme est plus large. 

    Quelque chose qu’il n’intègre pas, c’est cette psychologie de l’instit et du prof par rapport à l’école. Ils ne veulent pas partager le lieu du savoir avec des éducateurs. Ils ont l’impression que quand on fait venir des éducateurs, on dévalorise le savoir.

    C’est pour ça que j’ai trouvé qu’il n’avait pas été suffisamment pédagogue avec les enseignants.

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    >> #Completementhabité

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    Il juge en tant que ministre de l’Industrie (sic) et il est extrêmement volontariste. Il faut le comprendre, il se bat sur le front de l’emploi. Et chaque emploi gagné pour lui est une victoire politique stratégique mondiale. Je trouve ça bien, voilà quelqu’un qui est complètement habité par son combat politique.

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    [Update 16h] Dans un billet de blog et en nous apostrophant sur Twitter , Jean-Christophe Cambadélis nous reproche de ne pas assez souligner "sa mise en cause" du président de la République , passage pourtant bien présent dans notre article.

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