Les signaux de l'UMP à l'électorat Le Pen

Publié à 22h58, le 22 avril 2012 , Modifié à 10h02, le 23 avril 2012

Les signaux de l'UMP à l'électorat Le Pen
Les interventions télévisées des membres de l'UMP le 22 avril 2012(Capture d'écran)

La candidate dont on ne prononce pas le nom. Cette soirée électorale a été celle de Marine Le Pen : en frôlant les 20% dans les urnes, la frontiste a été l'objet de toutes les atttentions côté UMP, sans jamais être citée par Nicolas Sarkozy.

Jean-François Copé, Nadine Morano, Rachida Dati et Guillaume Peltier se sont adressés directement aux "électeurs du Front national". Au même moment, une autre frange de l'UMP - Jean-Pierre Raffarin en tête - privilégiait les appels envers François Bayrou.

Nicolas Sarkozy, lui, en a appelé aux Français "qui portent l'amour de la patrie au dessus de toute considération partisane" et a évoqué le "respect des frontières" et les problèmes d'"immigration".

Retour sur l'opération séduction vis-à-vis l'électorat frontiste. 

  1. Nicolas Sarkozy, l'amour de la patrie

    Nicolas Sarkoy est face à un double constat : le Front national frôle les 20% au premier tour et plus de 50% de ses électeurs ont l'intention de reporter leur vote sur sa candidature au second tour. L'opération séduction a donc commencé.

    Dans son discours à la Mutalité le 22 avril au soir, il s'est adressé à eux sans jamais les citer : 

    Ces angoisses, ces souffrances, je les connais, je les comprends.

    Elles portent sur le respect de nos frontières, la lutte déterminée contre les délocalisations, la maitrise de l’immigration, la valorisation du travail, la sécurité pour eux et pour leur famille. 

    Le Président-candidat a terminé son discours par un appel en bonne et due forme :

    J’appelle tous les Français qui portent l’amour de la patrie au dessus de toute considération partisane à s’unir et à me rejoindre.

  2. Nadine Morano, l'appel sans détour

    Je voudrais parler aux électeurs de Marine Le Pen. Aujourd'hui, il y a deux candidats : il y en a un qui propose de revenir sur les accords de Schengen, c'est Nicolas Sarkozy.

    Il y en a un qui propose d’ouvrir les droits aux étrangers, d'ouvrir le droit de vote, c'est François Hollande.

    Aucun détour pour Nadine Morano qui, sur TF1, a fait un appel très clair aux électeurs du Front national : Nicolas Sarkozy est celui qui peut les contenter dans son programme.

Jean-François Copé, la droite "au sens large"

En voulant montrer que la droite était mieux positionnée que la gauche, Jean-François Copé a - chose inhabituelle - inclus le score du Front national dans le "total droite" :

 

Si on fait le calcul, 42% pour la gauche, 48% pour la droite, prise au sens large. Bien sûr, je sors Bayrou qui est au milieu. Faites le calcul, retirez  Bayrou : 42-48.

Une sortie très remarquée par Cécile Duflot. Plus tard dans le débat, la secrétaire nationale d'EELV a interpellé Jean-François Copé sur le sujet :

Vous avez opposé notre rassemblement [PS et Verts, ndlr] au vôtre avec les voix de Marine Le Pen. (...) Assumez! Faire un accord de fait avec le Front national, c’est votre responsabilité !

Guillaume Peltier, porte-parole de l’équipe de campagne Sarkozy, a quant à lui parlé de « droite sans distinction ».

Rachida Dati, la main tendue

Rachida Dati, maire UMP du 7e arrondissement de Paris, s'est également adressé aux électeurs de Marine Le Pen :

Les Français qui ont voté pour le FN sont des Français qui souffrent. 

Ajoutant qu'elle refuserait de "balayer d'un revers de main" ces Français en question.

Et de rappeller ce que l'UMP ne souhaite pas. Comme un appel du pied à l'électorat frontiste, sa première mesure était :

Nous ne voulons pas la régularisation massive de sans-papier. 

 

Du rab sur le Lab

PlusPlus