Jusqu’ici, la droite a d’abord essayé de ne pas trop se décomposer avec le psychodrame qui a entouré la mise en examen de François Fillon, notamment pour détournement de fonds publics, et sa volonté de maintenir sa candidature malgré ses engagements. Parallèlement, Les Républicains ont vu Emmanuel Macron se détacher et devancer nettement François Fillon dans les sondages. Alors, le candidat comme ses lieutenants ont tapé fort sur le candidat d’En Marche.
Mais Marine Le Pen, annoncée comme première du premier tour de l’élection présidentielle selon les enquêtes d’opinion et vers qui se tournent certains électeurs LR, n’est pas en reste. Dans une tribune datée du 15 mars publiée par le JDD , la cellule riposte anti-FN de LR prend la plume pour "dénoncer la mascarade du Front nationale". "Il y a urgence à sonner le tocsin et à dire que le Front national, ce n’est pas l’alternance mais l’outrance, que le Front national n’est ni républicain ni patriote, écrivent les signataires derrière Christian Estrosi, Renaud Muselier, Maud Fontenoy ou encore le juppéiste Maël de Calan. Nous entendons lever le voile sur l’imposture frontiste, sur la mascarade Le Pen".
S’adressant aux "ouvriers, artisans, commerçants, agriculteurs, chefs d’entreprises et retraités", les auteurs de la tribune scandent :
"Si vous portez Marine Le Pen au pouvoir, vous serez ruinés !
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"Il y a urgence à dénoncer le coût économique, social, humain, du projet de Marine Le Pen", poursuivent-ils avant de dénoncer le refus de Marine Le Pen de répondre aux convocations de la justice qui fera, pensent-ils, jurisprudence pour les voyous :
"Alors que personne n’a répondu à Madame Le Pen lorsqu’elle refuse de se rendre aux convocations de la justice et de la police dans les nombreuses affaires qui la concernent, nous, nous affirmons que c’est une pratique courante de ce parti. Par son comportement, la candidate d’extrême droite est en train de créer une jurisprudence Le Pen. Une jurisprudence dont des milliers de voyous pourront se réclamer demain !
"
Enfin, les auteurs de cette cellule de riposte pro-Fillon, qui espèrent contribuer à faire remonter leur champion tout en faisant baisser ses adversaires, demandent à ce que "l’on cesse de fracturer la société et d’opposer les Français les uns contre les autres", allant jusqu’à comprendre la "colère qui monte chez les Français" qui auraient "le sentiment qu’il existe des règles pour les citoyens et d’autres pour les Le Pen".
Si Christian Estrosi et cie accusent également la gauche d’avoir "fait le lit de l’extrême droite", ils reconnaissent une responsabilité plus globale de l’ensemble "des partis républicains" dans les chances de voir le FN au second tour de la présidentielle :
"Mais l’honnêteté impose de dire qu’en laissant le Front national et le clan Le Pen développer leurs arguments sans y répondre, en laissant s’installer le sentiment d’une dédiabolisation sans la contester, en permettant au Front national de capter un électorat populaire auquel nous ne parlons plus, l’ensemble des partis républicains a laissé le champ libre aux sirènes du populisme.
"