INVENTAIRE - La vengeance est un plat qui se mange froid et Edouard Balladur a attendu de nombreuses années avant de dire tout le mal qu’il pense de Jacques Chirac. Et de faire l’inventaire – terme à la mode à droite – de son "ami de trente ans" devenu son principal rival.
Dans un article de l’Opinion intitulé "Balladur assassine Chirac en 92 lignes", le quotidien s’attarde sur les quelques pages que l’ancien Premier ministre de cohabitation de François Mitterrand consacre à l’ancien chef de l’Etat dans son ouvrage à paraître en octobre, La tragédie du pouvoir.
S’il juge Jacques Chirac dynamique, mais "pas encombré par les convictions", Edouard Balladur raille surtout un homme dont la ligne politique n’a que trop fluctué, selon lui, au fil du temps. Et des opportunités conjoncturelles.
Une véritable girouette, comme le démontre cette phrase pour le moins assassine mais non dénuée d’humour et de moquerie :
Tour à tour il fut dirigiste, social-démocrate, libéral, antieuropéen, pro-européen, productiviste, écologiste, antiaméricain, pro-américain, nationaliste, tiers-mondiste, apôtre des droits de l’homme, ami des despotes d’Afrique ou d’Asie à la réputation sulfureuse.
Dix-huit ans après leur lutte fratricide pour la présidentielle de 1995 – qui a vu Jacques Chirac accéder à l’Elysée, la plaie n’est toujours pas refermée.