La polémique Barakacity s'invite à l'Assemblée nationale sous l'impulsion des Républicains

Publié à 15h57, le 26 janvier 2016 , Modifié à 21h17, le 26 janvier 2016

La polémique Barakacity s'invite à l'Assemblée nationale sous l'impulsion des Républicains
© Captures d'écran France3

Deux jours après la diffusion de l'émission Le Supplément de Canal+ avec le président de l'association humanitaire islamique Barakacity, la polémique ne faiblit pas. En cause, la passivité de Najat Vallaud-Belkacem ancienne ministre des Droits des femmes et actuelle ministre de l'Éducation nationale, également présente sur le plateau. La n°4 du gouvernement n'a que mollement réagi lorsqu'Idriss Sihamedi, qui se présente comme "un musulman normal", a expliqué tranquillement qu'il refusait de serrer la main des femmes. Le président de Barakcity a aussi eu beaucoup de mal à condamner les exactions commises par Daech…

Najat Vallaud-Belkacem a mis 24 heures à réagir , d'abord par un communiqué posté sur sa page Facebook, lundi 25 janvier, puis par une interview donnée au Parisien mardi. Inadmissible pour le député LR Yves Nicolin qui, ce mardi 26 janvier, a interrogé la ministre sur ce sujet.  Il a dit :

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Nous avons vu une ministre de la République passive, qui réagit a minima devant des propos purement scandaleux. […] Vous n'avez pas eu le courage de vous lever, de monter l'exemple. Madame, par votre silence, vous avez laissé faire. Par votre complaisance, vous n'avez pas été à la hauteur.

 

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Et le député de rappeler qu'il fait lui-même l'objet d'une plainte de la part de SOS Racisme parce que, dit-il, en tant que maire, il a "attiré l'attention de l'opinion sur le risque d'infiltration de terroristes islamistes parmi les réfugiés alors qu'il a été démontré depuis le 13 novembre que c'est une réalité". Une incise que l'on n'attendait pas forcément sur le sujet, le silence de la ministre ne pouvant vraisemblablement pas dédouaner le député de ses propres propos.

En septembre, le député-maire de Roanne s'était dit prêt à accueillir des réfugiés sur le territoire de sa commune, à la seule condition qu'ils soient chrétiens . "Ce que je souhaite c'est qu'on puisse avoir l'absolue certitude que ce ne sont pas des terroristes déguisés", avait-il expliqué sur France Bleu Saint-Etienne Loire .

Ce mardi, il a ajouté :

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Certains incitent à la haine sur un plateau de télé en votre présence sans que vous ne réagissiez pendant que moi, préférant protéger mes compatriotes et demandant à l'État des garanties sur les migrants qui déferlent sur nos pays et qu'on me propose d'accueillir dans ma ville, je dois accepter d'être montré du doigt, poursuivi par la justice de mon pays.

 

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Najat Vallaud-Belkacem lui a répondu, dénonçant une "polémique artificielle". La ministre rappelle qu'elle a condamné les propos "qui ont abasourdi tout le monde". Mais, si elle a préféré ne rien dire sur le moment, c'était pour ne pas faire le jeu d'Idriss Sihamedi.

Elle a dit :

 

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J'ai refusé de servir la soupe à ce monsieur en lui offrant une tribune supplémentaire. Monsieur le député, ma règle est simple : on ne débat pas contre les ennemis de la République, on les combat, on les combat, et mon combat est total. Il exclut tout dialogue artificiel et toute mise en scène.

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La ministre de l'Éducation n'omet cependant pas de préciser que les mesures qu'elle prend aujourd'hui contre la radicalisation et pour la défense de la laïcité n'ont pas été prises par la majorité précédente.

Elle a ajouté :

 

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Je n'accepterai aucune leçon de civisme, aucune leçon d'anti-islamisme de la part de ceux qui n'ont pas conduit ce travail. 

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Une réponse qui n'a vraisemblablement pas convaincu l'élu LR Sébastien Huyghe :

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