Lydia Guirous a fait sien le combat contre l'islamisme radical. "Expurger le Coran, c'est une urgence. J'appelle à ce qu'il y ait une vraie réforme du Coran avec un conclave européen qui pourrait faire enfin rentrer l'islam dans la modernité. J'aimerais que les autorités musulmanes européennes se rassemblent pour expurger le Coran de toute sa partie violente, rétrograde, homophobe, antisémite et misogyne", disait-elle ainsi en octobre dernier, sur RMC.
"Expurger le Coran", oui. Pour ce qui est de la rédemption, en revanche, il faudra attendre. Car la porte-parole de Les Républicains ne semble pas encore prête à percevoir et à accepter les évolutions de certains dans ce domaine. Jeudi 21 décembre, elle a ainsi interpellé le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer sur Twitter. En cause : l'obtention par l'imam de Brest d'un diplôme en religion par l'université de Rennes 1 faisant de lui un référent en laïcité. Un diplôme obtenu après 125 heures de cours portant sur "le rapport entre les religions et l’État de droit, les règles de la laïcité, la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905, la liberté de religion, l’histoire religieuse de la France, la sociologie religieuse", précise France 3 Bretagne .
Pas acceptable visiblement pour Lydia Guirous qui a donc posté ceci sur Twitter :
"L'imam de Brest qui expliquait aux enfants qu'ils seraient transformés 'en singes ou en porcs' s'ils écoutaient de la musique... obtient de l'université de Rennes un diplôme qui forme des référents laïcité. Jean-Michel Blanquer, c'est donc un intégriste qui sera référent laïcité ?
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L'imam de Brest qui expliquait aux enfants qu'ils seraient transformés "en singes ou en porcs" s'ils écoutaient de la musique... obtient de l'université de Rennes un diplôme qui forme des référents Laïcité. @jmblanquer c'est donc un intégriste qui sera référent #Laicite ? https://t.co/SmM6DR1xkI
— Lydia Guirous (@LydiaGuirous) 21 décembre 2017
Lydia Guirous dit vrai. Du moins en partie. En 2015, Rachid Abou Houdeyfa avait été au cœur d'une polémique après qu'on l'a vu, dans une vidéo, ordonné à l'un de ses jeunes élèves d'arrêter de faire de la batterie, l'imam affirmant que ceux qui aiment la musique, "créature du diable", "seront transformés en singes et en porcs". Dans un autre prêche, il déclarait que "si la femme sort sans honneur, qu'elle ne s'étonne pas que les hommes abusent d'elle"… François Hollande lui-même avait dénoncé les agissements de l'imam, le qualifiant de "prêcheur de haine".
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Sauf que l'histoire ne s'arrête pas là.
Au cœur de la polémique en 2015, Rachid Abou Houdeyfa avait changé de discours, prenant désormais soin d'expliquer à l'envi qu'il était "rigoriste, certes, mais pas extrémiste", comme l'expliquait au Point en mai 2016 l'un de ses 150 fidèles. Engagé contre le terrorisme, il s'était publiquement opposé au djihad en Syrie et avait condamné fortement les attentats commis en France en novembre 2015, "des actes barbares et abominables commis à Paris par des terroristes sans cœur". Il avait également appelé ses fidèles à faire "leur devoir de citoyen" plutôt que de "se lamenter" en allant voter aux élections françaises, ce qui lui avait valu d'être directement menacé de mort par Daech .
Son inscription à l'université Rennes 1 faisait partie de cette opération rédemption.