Et c'est reparti pour un tour. On pensait le débat mis en sourdine. Non pas clos, mais occulté pour quelques temps, au cœur d'un séquence présidentielle centrée sur l'international. Depuis une sortie d’Aurélie Filippetti, en juin, appelant à une large primaire de la gauche pour l’élection présidentielle de 2017, peu de socialistes avaient plaidé, depuis le congrès du PS à Poitiers, encore et encore pour cette échéance électorale pré-présidentielle.
Ce mardi 21 juillet, dans les colonnes du Figaro , c’est, sans surprise, la figure de l’aile gauche du Parti socialiste, Marie-Noëlle Lienemann qui remet une petite piécette dans la machine à créer le débat sur la primaire à gauche. Interrogée sur la faiblesse de François Hollande dans les sondages, la sénatrice PS de Paris estime qu’il n’y aura pas d’autre choix que d’en passer par une primaire. Celle qui attribue la montée du FN à "l'échec de François Hollande et du gouvernement" justifie son désir d’un tel juge de paix qui aiderait la gauche à franchir l’étape difficile du premier tour face à Marine Le Pen et un candidat de Les Républicains :
"Une primaire me paraît inéluctable. D’abord parce que cela donnera de la force au candidat de gauche. Ensuite, cela permettrait aux Français de s’exprimer. Nous aurions d’autant plus intérêt à proposer une primaire que nous aurons en face de nous une droite qui aura réglé une large partie de ses désaccords et dont le candidat rassemblera son camp.
"
Surtout, elle ne comprend pas la frilosité du chef de l’Etat à passer par une primaire, lui qui a atteint l’Elysée grâce à ce processus novateur en France en 2011. Car si François Hollande espère remporter une nouvelle fois l’Elysée, il ne doit pas craindre d’en passer par une primaire, estime Marie-Noëlle Lienemann, qui s’interroge donc :
"S’il n’est pas capable de la gagner, comment espère-t-il remporter la présidentielle ?
"
Et de souligner que sans une grande primaire de la gauche, c’est directement au premier tour de l’élection présidentielle que les électeurs de gauche iront exprimer leur mécontentement. Avec le risque important d'une multiplication des candidatures de gauche et d'un nouveau "21 avril" pour celui qui sera le candidat socialiste. "Sans primaire, c’est à l’élection présidentielle que les gens de gauche exprimeront leur colère sur sa méthode et la pensée qu’elle sous-tend", assure la sénatrice qui déplore "la faiblesse politique" de François Hollande qui, "n’ayant pas voulu associer l’ensemble des forces de gauche au gouvernement", "manque de soutien politique".
Pour le patron du PS, Jean-Christophe Cambadélis, la question de la primaire ne se pose pas pour le moment. Le premier secrétaire de Solférino a assuré que la décision sur le sujet serait tranché "à l’automne 2016".
François Hollande, lui, ne s’est jamais exprimé sur le sujet. Tout juste a-t-il répété, lors de la traditionnelle allocution présidentielle du 14 juillet, que sans baisse du chômage, il ne serait pas en position de briguer un second mandat.
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