MOI, MAIRE - Brandir son expérience d'élu local pour renforcer ses arguments, rien de plus courant pour un homme politique. Quitte à forcer le trait. C'est ce qu'a fait Laurent Wauquiez ce 3 décembre.
Invité de BFMTV, le député-maire du Puy-en-Velay est interrogé sur les résultats de l'enquête internationale Pisa sur les performances des élèves, dévoilés ce mardi et promettant d'être médiocres pour la France. L'ancien ministre estime que la politique actuelle menée par Vincent Peillon, et notamment sa refonte des rythmes scolaires, n'est pas en mesure de répondre à ces mauvais résultats :
Qu’est-ce qu’il fait pour réagir ? La semaine de quatre jours et demi. Plutôt que de s’occuper de la semaine de 4 jours et demi, Monsieur Peillon ferait mieux de s’occuper de l’illettrisme et du calcul.
C'est là que Laurent Wauquiez évoque son expérience de maire obligé de faire face à cette réforme, inadaptée selon lui :
Il nous propose maintenant de mettre des stages d’animation culturelle pour nos enfants. C’est ça ce qu’il propose.
Moi je suis maire, je vois ce à quoi a conduit la semaine de quatre jours et demi. Ça a conduit à faire des mini-animations dans la cour, où on fait stage gommette, stage dessin…
Exemple intéressant. Sauf que la commune du Puy-en-Velay ne fait pas partie de celles ayant appliqué la réforme des quatre jours et demi depuis la rentrée 2013. Et lorsque Jean-Jacques Bourdin lui demande dans la foulée "mais vous en êtes aux quatre jours et demi au Puy ?", Laurent Wauquiez répond tout bêtement :
Non.
On peut alors imaginer qu'en tant que député, Laurent Wauquiez a pu avoir des remontées d'autres communes de sa circonscription en Haute-Loire. Mais là encore, l'élu n'a pas grand choix.
Comme le détaille au Lab l'inspection académique de la Haute-Loire, si 13 communes ont mis en oeuvre la réforme des rythmes scolaires dans tout le département, une seule appartient à la circonscription de Laurent Wauquiez : Le Mazet-Saint-Voy, commune de quelques 1.200 habitants.
Difficile donc pour le député-maire de s'appuyer sur des exemples de sa propre circonscription pour étayer son septicisme à l'égard de la réforme du gouvernement.