Laurent Wauquiez veut en finir avec les repas sans viande de porc dans les cantines scolaires. Halal, casher, ou simplement végétariens, le député-maire du Puy-en-Velay l'a affirmé ce dimanche 18 août : il ne souhaite plus que les municipalités adaptent les menus des cantines aux obligations religieuses.
Le responsable UMP l'a affirmé alors qu'il a levé le voile sur des éléments du programme de la Droite sociale en vue des municipales, lors de l'ascension du Mézenc, rendez-vous désormais traditionnel pour le député UMP. Et parmi les idées lancées par l'ex-filloniste, devenu indépendant, un "pacte de laïcité" dans lequel il souhaite supprimer les repas différenciés dans les cantines scolaires.
L'idée ? Les candidats qui souhaitent souscrire à son programme s'engagent, "pour lutter contre les communautarismes", à supprimer les repas différenciés dans les cantines des écoles et à "interdire tout signe religieux ostentatoire dans les établissements publics". Une manière de pointer implicitement les repas sans porc, voulus par certaines familles de confession juive ou musulmane.
Au Lab, l'entourage de Laurent Wauquiez précise que ce "pacte n'est pas encore formalisé" mais que l'objectif est d'attirer l'attention sur le fait que l'UMP n'est pas aux responsabilités au niveau national et doit faire "des propositions cohérentes". Et donc des mesures que pourraient prendre des maires élus en 2014. La "suppression des repas différenciés dans les écoles" en fait partie, assure au Lab un proche de l'ancien ministre.
Ce débat sur les repas compatibles avec les différentes religions avait déjà été agité par la droite en 2011. Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé estimaient alors qu'il ne fallait pas de repas halal dans les cantines scolaires. Pendant sa campagne présidentielle, François Hollande avait assuré que "sous (s)a présidence, rien ne sera toléré en terme de présence de viande halal dans les cantines de nos écoles".
Si les maires souhaitent ne pas proposer de repas différenciés, ils le peuvent déjà. Dans un rapport de mars 2013, le défenseur des droits signalait que les maires ne sont pas tenus "de proposer des menus en fonction de la conviction religieuse" dans les cantines, notamment ceux estampillés halal.