FRANCHISE - Marion Maréchal-Le Pen aime bien répéter qu'elle est entrée tôt en politique et qu'elle ne se voit pas faire cela toute sa vie. Cela n'engage que ceux qui y croient. Pour l'heure, l'élue FN est toujours députée du Vaucluse et conseillère régionale de PACA.
En revanche, la nièce de Marine Le Pen n'ambitionne pas d'être ministre. Du moins pas tout de suite.
La parlementaire frontiste accorde ce vendredi 11 mars une interview au nouveau magazine en ligne France. Dans un entretien cordial donné à ce média autoproclamé "patriote", Marion Maréchal-Le Pen s'estime tout simplement incapable d'être au gouvernement. Elle dit :
"Je ne veux pas être ministre. C'est une charge considérable, je ne pense pas avoir les armes pour exercer cette fonction.
"
Un aveu notable pour l'élue de 26 ans. Pourtant, il y a bien des ministères qui la séduisent, comme celui de l'Intérieur par exemple. Elle se verrait donc bien travailler place Beauvau. "Mais il y a aussi l'Éducation nationale qui représente un chantier considérable, ajoute-t-elle. C'est l'un des leviers, avec la culture et les médias, qui sont vecteurs de pensées. C'est très important. Nous avons besoin de prendre en main ces outils pour réarmer psychologiquement le peuple français : lui rappeler d'où il vient, ce qu'il a à défendre et pourquoi il doit le défendre."
Marion Maréchal-Le Pen estime ne pas avoir "les armes" pour être ministre. Mais cela ne l'empêche pas d'égrener les noms de ceux qu'elle aimerait voir au gouvernement en cas de prise de pouvoir de son camp. "Guaino, Marsaud, Myard, Mariani, Ciotti ou encore Dupont-Aignan et Philippe de Villiers devraient pouvoir se joindre à nous dans un gouvernement futur", dit-elle. Des noms assez habituels de la part de l'élue frontiste, qui aime bien distiller les noms de certaines personnalités qu'elle souhaite voir adhérer au FN.
Ce n'est pas la première fois qu'un membre du FN reconnaît comme ça, en passant, qu'il n'est pas qualifié pour tel ou tel poste. En mars 2015, Romain Thomann, candidat aux départementales dans le canton de Colmar-1, le reconnaissait lui-même : "Moi-même, si je m'écoutais, je ne me qualifierais pas de 'compétent' pour cette responsabilité."
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[BONUS TRACK] La France, ce pays pro-musulman
Marion Maréchal-Le Pen est catholique. On le sait. L'élue FN ne s'en cache d'ailleurs pas. Elle n'aurait d'ailleurs pas vraiment de raisons de le faire. Le magazine France lui parle tout de même de cette image qu'elle renvoie. "Pour certains, vous êtes 'Marion-la-catholique'…", lui demande-t-on. La députée du Vaucluse répond alors :
"Je suis surtout présentée comme Marion la catholique intégriste d'extrême droite. En France, le principe veut qu'un catholique soit a priori intégriste et un musulman forcément a priori modéré. Je n'ai rien d'intégriste. Ma vie spirituelle ne regarde que moi.
"
En novembre 2015, en pleine campagne des régionales, Marion Maréchal-Le Pen avait expliqué que, selon elle, les musulmans ne peuvent pas avoir "exactement le même rang" que les catholiques en France . Elle avait plus tard précisé ne pas vouloir faire "une hiérarchie entre les personnes, en l'occurrence les musulmans et les catholiques".