Le député UMP Bernard Accoyer dénonce des "conditions de travail inacceptables" parce qu'il siège le Vendredi saint

Publié à 10h52, le 03 avril 2015 , Modifié à 15h00, le 03 avril 2015

Le député UMP Bernard Accoyer dénonce des "conditions de travail inacceptables" parce qu'il siège le Vendredi saint
Bernard Accoyer © PIERRE VERDY / AFP

ESCLAVE – Les députés n'ont pas de RTT. Ce qui est dommage pour Bernard Accoyer car, on peut en être sûr, si tel était le cas, le député UMP de Haute-Savoie aurait volontiers posé un jour off ce vendredi 3 avril.

Seulement voilà, le parlementaire se retrouve obligé de siéger à l'Assemblée nationale pour examiner la loi Santé de Marisol Touraine. Et cela l'énerve profondément car ce 3 avril est, pour les chrétiens, le Vendredi saint – et donc la veille du week-end prolongé de Paques.

Dans l'hémicycle, Bernard Accoyer ne s'est donc pas privé de dénoncer des "conditions de travail inacceptables". Non mais sans blague. Profitant d'un rappel au règlement, l'ancien président de l'Assemblée nationale a dénoncé le faible nombre de députés présents,  insuffisant selon lui "pour débattre d'un texte dont madame la ministre nous a dit que c'était un texte refondateur du système de soins français".

Il a ajouté :

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Nous sommes aujourd'hui un vendredi, de surcroît le Vendredi saint, au début d'un grand week-end. […] Et pourquoi sommes-nous dans des conditions de travail qui sont inacceptables ? D'abord parce qu'on ne respecte pas le règlement de la session unique qui veut que l'Assemblée nationale ne siège que les mardis, mercredis et jeudis. Et donc nous travaillons exclusivement pour la convenance personnelle de monsieur le rapporteur [Olivier Véran, dont c'est le dernier jour à l'Assemblée, nldr] et du gouvernement, ce vendredi.

 

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Vraiment colère, Bernard Accoyer a poursuivi son discours en dénonçant des conditions de travail qui sont "celles de l'urgence". Sur le fond, le député UMP n'a pas tout à fait tort. Le règlement de l'Assemblée nationale "tient séance chaque semaine le matin, l’après-midi et la soirée du mardi, ainsi que l’après-midi et la soirée du mercredi, le matin, l’après-midi et la soirée du jeudi". Mais les députés ne siégeaient pas jeudi 2 avril. L'entourgae de Bernard Accoyer précise au Lab que "l'ordre d'examen des questions a été modifié uniquement pour satisfaire Olivier Véran", qui quitte l'Assemblée ce 3 avril.

L'élu UMP ne s'est donc pas privé d'attaquer personnellement la ministre Marisol Touraine. Il a dit :

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Vous qui avez toujours des leçons de démocratie et de justice [à donner] à tout le monde, vous feriez bien de regarder les conditions de travail que vous imposez aux représentants de la nation.

 

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Un avis que n'a pas vraiment partagé sa collègue socialiste Catherine Lemorton. La présidente de la commission des affaires sociales a répondu illico à Bernard Accoyer, expliquant que "ce vendredi est un vendredi comme les autres". Elle a précisé :

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Ce vendredi n'est pas plus saint qu'un autre. Nous sommes dans un lieu de laïcité, je tenais à le rappeler. 

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Une heure plus tard, Bernard Accoyer est revenu à la charge, dénonçant un "problème de droit du Parlement". Pourquoi ? À cause de l'Alsace-Moselle où le Vendredi saint est férié. Les élus de cette région ne siègent donc pas dans l'hémicycle.

"Nous avons des collègues qui sont dans les trains, dans leurs voitures, que nous avons appelés, qui sont en train de revenir et ils vont être conduits à faire demi-tour, a raconté le député UMP de Haute-Savoie. […] Nos collègues sont sur la route, beaucoup, sauf madame la ministre, madame la présidente, monsieur le président parce que c'est quand même le droit du Parlement qui est en cause, sauf nos collègues d'Alsace-Moselle parce qu'n Alsace-Moselle, madame la président, je crois que l'ignorez, le Vendredi saint est un jour férié."

[EDIT 11h58] Ajout déclaration de Bernard Accoyer sur l'Alsace-Moselle

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